+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
C'est ma terre, où je m'assois ♫
Ma rivière, l'eau que je bois ♫ Incontestablement, l'Est est la plus belle région d'Oranda. Quiconque du peuple de la Terre vous le dira ! L'on peut vanter ces immensités verdoyantes, de véritables sanctuaires de vie. On y trouve les plus belles plantes d'Oranda,... j'ai nommé Zora Birghild et Aspyn Birghild ! Plus que les "Hommes" ce sont les animaux et les arbres qui peuplent cette région du monde. Ils y sont les seuls maîtres. Les enfants s'émerveillent dés leur plus jeune âge devant les cimes gigantesques des plus vieux arbres. Ils gravissent les plus hautes collines pour admirer ces océans en vert... et si avec l'âge l'émerveillement s'estompe, la fascination, elle, demeure. Le peuple de la Terre n'est que l'extension de ces bois. Il vit en harmonie avec la Nature, sans jamais la souiller, au contraire même, il fait de son mieux pour l'épanouir et l'entretenir. Ce respect s'étend ensuite aux individus entre eux. Les Gorkiens s'entraident et œuvrent mains dans la mains. Moi je ne suis qu'un petit point sur ce tableau que je viens de dépeindre. J'ai été comme ces enfants dont je parlais plus haut, j'ai été ce Gorkien travaillant la terre et je ne me lasse toujours pas des histoires que l'on raconte... Mais avec l'âge, je dois bien avouer que l'envie de découvrir les terres se situant au-delà des frontières est de plus en plus forte... juste par curiosité. Néanmoins, quoiqu'il arrive, je resterai toujours fidèles à ces terres de l'Est.
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
Mommy ?! Mommy ?! Where are you mom ?! Hé ouais ! J'suis l'fils de la Présidente ! Ça en jette n'est-ce pas ? M'enfin... parfois j'me demande si j'ai hérité de ses gênes. je n'ai ni son charisme, ni son intelligence, ah ça non. Vous m'voyez, moi, parler devant une assemblée d'une centaine de personnes ? Peut-être pour faire une petite blague et encore j'suis même pas sûr d'avoir le courage de le faire. J'admire ma mère pour ce qu'elle fait pour la région et ses habitants, parfois j'aimerai être comme elle, si dévouée, si préoccupée par le devenir des Gorkiens. Bien sûr que ça me préoccupe, mais moi, j'serai incapable de faire quoique ce soit. J'la respecte pour ça, comme beaucoup de monde d'ailleurs. J'sais pas vraiment c'que j'pourrai faire sans elle. Elle est la seule famille que je n'ai jamais eu alors, puis on a toujours été incroyablement proche, encore aujourd'hui. Et j'avoue que j'ai bien du mal à me détacher d'elle. Il m'arrive encore trop souvent d'avoir besoin de sa présence ou de ses conseils. Je l'aime, elle m'aime, on s'cache quasiment rien, sinon que j'suis amoureux - mais ça c'est normal - ... par contre, s'il y a bien un sujet qu'elle veut éviter absolument c'est l'identité de mon père. Elle refuse de m'en parler... pourquoi je ne sais pas, mais j'trouverai bien un moyen d'le savoir.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
Voyage Voyage ♫
Plus loin que la nuit et le jour ♫
Voyage ♫Déjà j'aimerai bien finir de découvrir ma propre région ! Il y a tellement à voir que dix-huit ans ne m'ont pas suffi pour observer l'ensemble des paysages et intérêts de Gorka. Il y a tant de choses à voir, mais j'dois bien avouer qu'ma curiosité est pas mal titillée par les terres au-delà de nos frontières. Notamment le Nord ! J'aimerai bien savoir comment ils font pour survivre à des températures si basse. Puis j'aimerai bien voir un ours polaire de mes propres yeux ! En vérité, si j'pouvais j'pense que je voyagerai bien plus. Pour découvrir les autres régions. Les grands glaciers du Nord, les monts gigantesques de l'Ouest et leur rapaces, les terres désolées du Sud. Quoique... celles-là j'm'en passerai bien. Si j'devais faire un classement, les terres du Peuple du Feu arriveraient en dernière. On raconte que la nature y ait quasiment morte. En y réfléchissant bien, j'irai peut-être pour y voir un suricate... sur un rocher... j'ai toujours trouvé ça drôle quand j'entendais parler les voyageurs à Dahud de ces petites bêtes là.
+ Quel est l'élément que tu haïs au plus haut point ? Pourquoi ?
Va ! Je ne te hais point !
Mais reste loin de moi ! C'est écoutant les vieillards contaient leurs histoires et durant mes voyages à Dahud que j'ai appris à connaître les autres éléments. Nos origines veulent qu'il ait existé un temps où nous étions pourvus des quatre, offrant alors des possibilités infinies. Néanmoins les dieux eux-même pouvaient se sentir délaissés... et l'un d'eux sema la graine de la discorde, donnant aux Hommes des ambitions, et une soif de puissance qui signa la fin de l'harmonie entre le feu, la terre, l'eau et l'air. Si aujourd'hui nous sommes séparés c'est pour une bonne raison : notre Histoire. Aujourd'hui, notre identité ne se résume qu'à notre tatouage et notre unique don ! Je suis un Terre et pour cela, jamais je ne pourrai librement mettre les pieds au Nord, à l'Ouest ou même au Sud... J'aimerai voyagé, découvrir davantage le monde sur lequel je suis né. Oranda doit regorger de choses à voir et à vivre !
Je ne hais aucun des éléments. Je ne hais aucun des Peuples, je déteste juste les ambitions démesurées de certains individus, ceux qui veulent asseoir leur domination sur les autres Peuples. Les éléments ne sont pas dangereux, c'est ce que l'on en fait qui importe, et en cela le Feu me fait peur. La puissance de l'eau peut emporter des villages entiers sur son passage. L'air peut souffler des bourrasques capable de déraciner des forêts entières. La Terre peut faire s'effondrer les plus solides cités. La nature et la vie reprendront leurs droits avec le temps, mais le Feu... lui, est si destructeur qu'il carbonise les terres, calcinent les forêts, réduisant à néant tout espoir de voir un jour la vie s'épanouir à nouveau. Cette perspective m'effraie au plus haut point : voir un jour les forêts luxuriantes de l'Est disparaître sous les flammes...
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
I'm sick of all the insincere
So I'm going to give all my secrets awayJ'suis amoureux d'une fille, plus vieille que moi, plus intelligente que moi, c't'une amie... et j'sais pas comment faire pour marquer des points auprès d'elle... comment ça c'pas un secret ? J'l'ai dis à personne pourtant ! M'enfin, parfois, j'pense qu'Aspyn doit s'en rendre compte...
Plus sérieusement, il y a bien un truc, mais c'pas grand-chose, si j'en parle pas, c'est pour conserver la beauté et la tranquillité de l'endroit. C'est là-bas que j'vais quand j'veux passer un moment tranquille, me ressourcer ou juste flemmarder. C'est une p'tite grotte se situant aux abords d'une clairière au Nord-Est de Bleuzenn. Un p'tit cours d'eau passe juste devant et les animaux du coin viennent s'y abreuver régulièrement. J'vous jure, j'peux passer des heures allongées devant cette grotte, les yeux rivés vers les feuillages des arbres, dansant sous la brise du vent... ou tout simplement en regardant les rois de ces bois se rafraîchir. C'est d'ailleurs là-bas que j'me suis lié d'amitié avec un p'tit renardeau.
+ Quel est ton rôle au sein de ta région ?
We wanna be somebody ! ♫
We just need a taste of who we are ♫Hormis être le fils de la Présidente, j'suis pas grand-chose. Les études c'étaient pas pour moi, j'ai rapidement arrêté, après quoi j'ai bossé dans une ferme pendant trois ans, c'est clairement pas mon truc. J'veux bien aider à r'tourner la terre, à récolter, à s'mer, etc, mais pas pendant autant de temps, c'est bien trop fatiguant et inintéressant. J'préfère aider ponctuellement, au moins j'ai du temps libre comme ça... j'crois qu'en réalité, c'que j'veux c'est une vie palpitante, intéressante, mais j'sais pas trop c'que j'pourrai faire. J'vous cache pas que voir le visage satisfait des personnes à qui j'ai donné un p'tit coup d'pouce, ça m'fait plaisir... au moins j'ai l'impression d'être utile. J'sais pas. J'ai beau cherché j'trouve pas vraiment ma voie... mais j'vais continuer d'farfouiller.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
You're the judge ♫
oh no ♫
set me free ♫La mise à mort est certainement la sentence la plus dure... j'ai du mal avec cette décision. J'ai beau r'tourné le problème dans tous les sens, j'vois pas comment l'on peut se permettre de juger si untel ou untel doit vivre ou mourir. Peut-être que j'suis un peu trop jeune pour comprendre. Mais depuis l'enlèvement de Zora par le dictateur du Feu, je commence à me demander si je serai du même avis, si l'on parlait de Sven ... quoiqu'il en soit, un innocent ne devrait pas avoir à subir ça ! J'peux pas rester de marbre, mais soyons réalistes, est-ce qu'à moi seul j'peux vraiment faire changer la donne ? Non. Non seulement j'créerai encore plus de soucis au pauvre type, mais en plus j'risquerai d'avoir des problèmes moi aussi. Ceci dit, si l'on me donne les moyens, j'ferai mon possible pour l'aider.
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Si je ne devais juger que par les récits qu'ils m'ont été faits, ma réponse serait oui. Les Dieux ont punis les Hommes et leur soif de pouvoir en les envoyant aux quatre points cardinaux. Mais maintenant, quand je vois que les frontières sont infranchissables pour ceux ne partageant pas le don requis, ça me désole, nous devrions pouvoir circuler librement sans se soucier de nos dons respectifs. Malgré cela, j'ai peur des conséquences que pourraient avoir une telle ouverture d'esprit. J'suis optimiste, je sais que je ne suis pas le seul à le vouloir, mais tous ne sont pas bien intentionnés...
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
Pour le voir,
Il suffit d'y croire J'aime les légendes, j'adore ça. Les récits, les contes, les mythes, ils permettent le rêve et pour beaucoup ce sont des voies à suivre... alors j'ai envie d'y croire.
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Que pourrai-je défendre corps et âme ? C'est peut-être bateau... mais il s'agirait de mon foyer... Gorka est certainement la chose que je défendrai quoiqu'il arrive. Mes amis y vivent, ma famille y vit... c'est tout ce que j'ai. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les forêts verdoyantes de l'Est continuent de s'épanouir des cycles durant... mais ce n'est pas tout... un autre principe me tient à cœur : celui de l'équité. Feu, eau, air, terre et les exempts aussi. Nous sommes des habitants d'Oranda... et malheureusement nous ne sommes définis que par notre tatouage... je trouve ça un peu triste. Nous pourrions vivre ensemble, paisiblement. Nous pourrions échanger nos cultures, apprendre les uns des autres... Mais les ambitions de certain ne se tournent que vers l'asservissement et la violence, le Feu et sa dictature en sont le parfait exemple. Je m'opposerai toujours, du mieux que je le peux, à ce genre d'acte belliqueux.
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
J'm'en souviens comme si c'était il y a quelques heures. C'était censé être une superbe journée, un grand jour ! Celui où enfin je prenais mon courage à deux mains, arrêtant d'faire l'autruche et d'me poser sans cesse des questions. Ouais ! J'étais passé chercher Zora dans l'après-midi pour une simple balade. J'avais simplement prétexter vouloir l'arracher d'son travail, lui faire prendre l'air. Au moins, elle, elle avait l'mérite de travailler dur pour les siens. Avec elle, j'avais l'impression d'être quelqu'un. J'pouvais la faire rire en faisant l'pitre, lui faire part de mes rêves les plus fous ! J'oubliais tout. Forcément, j'essayais aussi d'savoir si pour elle, j'étais simplement un ami ou si elle envisageait de me voir autrement. Oui, j'comptais lui avouer mes sentiments, lui dire que pour moi, notre relation se résumait à bien plus qu'une simple amitié.
J'l'avais guidé jusqu'à un endroit que je tenais secret,... pour ne pas le voir envahi par les curieux. Un p'tit coin reculé dans la forêt. Une petite clairière parcouru par un ruisseau fort apprécié de la faune locale. J'avais pour habitude de venir m'y détendre, d'y rêvasser, ou tout simplement de buller. Un endroit déjà somptueux... mais avec elle, il l'était encore plus. Elle rajoutait cette touche de vie qu'il manquait quand j'y étais seul. Zora monopolisait mon attention, si bien que même les arbres gigantesques nous entourant me paraissait bien petit face à elle. Cette jeune femme intelligente, incroyablement belle et à laquelle je pensais sans cesse, se tenait là, devant moi et j'étais fin prêtà le lui avouer... lui dire que mon cœur ne battait plus que pour elle... et que mes yeux cherchaient les siens sans cesse... et pourtant... Le trou noir. Une violente douleur à la tête.
Je rouvrais les yeux lentement, la vue floue m'empêchant de distinguer la scène. J'entendais des cris, ses cris. Zora ?! Je n'ai pas compris sur le moment. Un animal sauvage ? Non. Je me relevais tant bien que mal, m'appuyant sur mes genoux, la cherchant, l'appelant à demi-mots, encore désorienté. Une voix masculine autre que la mienne s'envola alors, sommant à celle que j'aime, de se taire. Là,... j'ai compris. Lorsque le voile s'estompa et que je la vis aux mains d'un groupe d'individus aux visages dissimulés, en train de se débattre, un profond sentiment de colère m'a envahi. Je ne me posais aucune question... je n'avais qu'un désir : qu'ils la lâchent. J'ai avancé vers eux, serrant les poings prêts à hurler ma rage, mais l'un des ravisseurs s'approcha pour m'asséner un violent coup à l'estomac... Me pliant en deux, j'étais impuissant, je ne pouvais que les regarder s'éloigner de moi...
J'ai essayé... j'ai essayé de leur courir après, sur plusieurs dizaines de mètres, manquant de me prendre les pieds dans les racines. Seulement, je n'étais ni assez rapide, ni assez endurant... et la longueur d'avance qu'ils avaient sur moi étaient telles que je ne les ai jamais rattrapés. J'ai continué à chercher pendant des heures, tournant en rond sûrement... la colère se transformant peu à peu en panique, en peur. Peur de ne jamais la revoir, ou pire encore... Lorsque j'ai compris que jamais je ne la retrouverai pas, je suis retourné chez elle, pour alerter sa famille... Un profond sentiment de honte,... le goût de l'impuissance... cette fichue impression d'être inutile.
J'me sens coupable... coupable de l'avoir emmené là-bas... coupable de ne rien avoir pu faire... mais c'est bien pour cela que je ne peux pas rester les bras croisés. J'peux pas l'abandonner.
+ Quel est l'impact des récents événements sur ta vie ?
Vous avez déjà songé à tuer quelqu'un ? Ôter la vie de vos propres mains ? Moi oui, et cela depuis que j'ai appris que Sven Ramose était derrière l'enlèvement de Zora. Je sais que c'est contre mes principes. Pourtant, l'idée ne me sort pas de la tête. Et si nous n'en avions pas le choix ? Serai-je seulement capable de le faire ? Et Aspyn, le ferait-t-elle ? Je n'sais pas... j'essaie de me persuader de ne pas en être capable... mais j'veux sauver Zora quoiqu'il m'en coûte.
Je sais que la guerre approche... les relations entre les régions ne cessent de s'étioler et menacent de s'effondrer au moindre faux pas... déjà qu'il y a eu l'assassinat d'Orsian Birghild lors du bal des représentants. Il n'est pas impossible que le sauvetage de Zora se fasse au détriment de la paix... mais j'en ai rien à faire...
+ Une dernière chose...
Plus haut j'ai dis ne pas pouvoir haïr un élément et ne détester que les ambitions démesurées. En réalité, depuis l'enlèvement de Zora, et depuis que je sais que le peuple du Feu en sont les responsables,... c'est bel et bien d'la haine que je ressens à leur égard, mais je m'efforce de le cacher... tant bien que mal.