Ardgar est originaire de Sterenn. Et cela ne fut jamais source de malheur pour lui. Bien au contraire même, il se sentait épanoui et à l’aide dans les préceptes et les traditions de son peuple. Et ce fut donc la boule au ventre qu’il se rendit à sa cérémonie. Et s’il ne rentrait pas chez lui ? Et s'il était obligé de tout recommencer à zéro ? Voire pire et s'il se retrouvait dans à Sezni ? Pourtant, la bonne étoile fut de son côté car il en ressortit conforté dans les forces de l’Air. Le jeune garçon survola tellement les épreuves qu’il fut rapidement repéré par un Alpha à la recherche de nouvelles recrues. Ce fut donc en apprenti, auprès d’un groupe d’intervention, que Ardgar revient à Sterenn et qu’il ne l’a jamais plus quitté, sauf pour quelques intervention avec son groupe.

Et quand il n'est pas en vadrouille avec son équipe, il gère une jolie librairie, qui fait aussi office de bibliothèque, à Sterenn qui fonctionne plutôt bien. Tellement bien qu'il a même embauché une jeune stagiaire pour l'aider à la gestion. C'est un moyen pour lui de transmettre sa passion pour la lecture et de partager une certaine culture avec d'autres. Cette activité l'apaise, il s'agit même d'une des rares activités qui le calme complètement.


Notre Homme est né dans une famille tout ce qu’il y a de plus aimante et normale. Ses parents étaient des marchands-tisserands aux activités plutôt prospères. Tenant une boutique à la capitale, il leur arrivait de faire un peu de vente en itinérance. Ces petits voyages étaient particulièrement formateurs, car il put en apprendre plus sur la culture de sa nation mais aussi découvrir Dahud pour la première fois. Durant les trajets, Ardgar passait des heures le nez plongé dans ses livres. Grand passionné de lecture, il pouvait lire tout ce qui lui passait sous la main. Les livres sont une porte vers d'autres mondes, d'autres aventures et d'autres vies.

Aîné d’une fratrie de 3 enfants, il fut amené à prendre des responsabilités assez tôt. Très attaché à son petit frère et sa petite sœur, tout deux jumeaux, cela ne l’a pas empêché de se bagarrer assez souvent avec eux.

Le seul véritable drame de cette famille fut que sa sœur se retrouva chez les Eaux. A l’opposé de leur pays ce qui affecta particulièrement son jumeau qui, lui, revint à Sterenn. Ils leur arrivent, tous les trois, de se retrouver à Dahud mais les occasions se font rares. Au delà des liens du sang, sa famille se trouve être son groupe d’intervention. Ils sont devenus tout pour lui et il donnerait 1000 fois sa vie pour eux.


En soit, aucune. Ardgar est profondément attaché à sa patrie. Probablement dû à sa formation et sa famille. Il ne voudrait vivre nulle part ailleurs. Ses amis, ses proches et son groupe sont de Sterenn et son attachement à eux et à ses valeurs sont sans bornes. Mais s’il faut vraiment répondre à la question, notre Alpha répondrait Vainui, pour y retrouver sa petite sœur, au moins il y connaîtrait quelqu’un. Puis surtout, il respecte, voire envie, profondément le calme, la sérénité et la modestie du peuple de l’eau.


La nation du Feu. Vraiment, en y réfléchissant bien, Ardgar a une aversion particulière pour tout ce que représente ce peuple. Que se soit dans la politique de Sezni, une dictature, la loi du plus fort qui oppresse les peuples. Ou Que se soit dans leur philosophie de vie : La force, la violence qui règne sur tout. Leur vie et leurs habitudes viennent d’un autre temps. Leur pays qui est la démonstration de leur force destructrice. Le feu qui brûle tout.

Cela lui rappelle sa propre personne. Etonnant ? Pas tant que cela quand on sait à quel point Ard’ hait profondément cette part sombre de lui-même. Cette violence, cette colère, ces remords qui le lacèrent de l’intérieur, qui le brûlent. Cette violence qu’il n’arrive pas à contrôler. Qui ressort dans toute sa sauvagerie comme s'il voulait se venger de toutes les pertes qu'il a pu subir dans sa vie. Comme si le monde lui devait bien cela. Toute la nation du feu n’est qu’un reflet ardent de lui-même et il les déteste autant qu’il se hait pour cela.


Les secrets sont difficiles à garder au sein d’un groupe d’intervention. En soit, il n’en possède pas. Mais il peut dire qu’il reste très fermé (ou secret) vis-à-vis des cauchemars qu’il fait régulièrement. En effet, depuis la perte de la femme qu’il aimait lors d’une de leur mission, Ardgar n’a que quelques rares nuits calmes. Le visage doux et livide de sa bien-aimée le hante au milieu d’effusions de sang et de violence. Il sait que c’est de sa faute et cela le ronge. Depuis ce jour rien ne resta comme avant. Pourtant, il ne quitta pas son groupe, beaucoup trop attaché à eux. Surtout qu'ils furent présents pour le soutenir dans cette lourde perte.

Comme une malédiction, la mort le poursuit, que ce soit dans la réalité ou dans ses rêves, et cela le terrifie. Pourtant, il n’ira jamais se plaindre ou en parler librement avec quelqu’un. Il s’agit de son fardeau, celui qu’il doit porter.


Ardgar est un Alpha. C’est-à-dire qu’il est le leader d’un groupe d’intervention de la région de Sterenn. Les seuls personnes dont il prend les ordres sont les dirigeants de sa nation. Il commande donc un groupe de 20 mercenaires entraînés et rompu dans le combat et dans leur don. Dans ce groupe, il fait aussi office de recruteur et de formateur, un rôle qu’il prend particulièrement à cœur. Transmettre ses connaissances, sa passion et son attachement à un groupe est un privilège à ses yeux, dont il use avec un réel plaisir.


Cela serait extrêmement difficile à gérer. Son comportement dépendrait de la situation. Pragmatique, si le sauvetage mettait en danger son groupe, il ne lèverait pas le petit doigt. S’il s’agit d’un de ses mercenaires, tous aux abris ! Vous pouvez être sûr que quelque-chose sera tentée pour sauver la victime et la mort qui tombera ne sera pas sur l’innocent mercenaire. Dans d’autres cas, cela dépendra de l’ordre de mission qu’il aura ou de la dangerosité de la manœuvre, car finalement, Ardgar déteste particulièrement les injustices.


Ardgar pense que cela est plutôt normal. En soit, il ne s’est jamais vraiment posé la question. Ayant toujours vécu comme cela, il trouve que les choses sont telles qu’elles doivent être. Même si cela oblige à être séparé plus durablement de ses proches. Il y a toujours Dahud finalement. Et puis, s’il n’y avait pas cette séparation, les choses pourraient être bien plus compliquées à gérer. Surtout vis-à-vis des tensions et des rivalités.


Pourquoi cela n’existerait-il pas ? Là encore, il n’a pas forcément d’avis sur la question. Si cet élément existe qu’il en soit ainsi. Les répercutions risquent d’être néanmoins assez dévastatrice. Et s’il n’existe pas, la vie continuera telle qu’elle est.


Défendre Sterenn et les valeurs du peuple de l’Air sont déjà des causes qui l’occupent à plein temps, lui et ses mercenaires. Faire en sorte que son peuple soit libre de vivre comme il l’entend, de continuer à aimer et chérir ses proches et sa famille, de ne pas seulement protéger la veuve et l’orphelin mais tous et toutes. Vivre et se battre pour ses proches, son groupe, c’est défendre son mode de vie et la façon dont ils vivent les choses. Ardgar se bat déjà pour cela. Pour que la justice et la vérité puissent être un don de tout à chacun. Toujours contre les tyrans, les lâches et l’injustice, ce sont les grands concepts que chérissent les groupes d’intervention et Ardgar en particulier. En soit, c’est la liberté qu’ils défendent. Cela peut paraître pompeux, mais se sont ses idéaux.






Un noir oppressant entourait Ardgar. Puissant, écrasant, oppressant. On ne pouvait rien voir aux alentours. Sans parler du silence assourdissant donnant l'impression qu'aucune vie ne pouvait éclairer les lieux. Rien. Le Néant. Jusqu'à ce qu'un cri brise le silence. Un hurlement plutôt. Un son d'horreur qui fit vibrer toutes les particules de l'Homme. Son cri. Celui d'Ayarina. Le dernier son qui sortit de sa bouche fine avant qu'elle ne s'effondre sur le sol, terrassée par le fil sanglant d'une dague. Pourtant il ne put le voir de ses yeux. Alors qu'il courrait vers l'origine du bruit, toujours dans cette obscurité pesante, son coeur se mit à battre plus fort. Ses pas étaient lourds, comme si tout tournait au ralenti. Comme si le temps lui-même voulait lui éviter de voir. C'est alors qu'il le vit. Son corps gisant au sol livide, froid et sans vie. Du sang partout. Un désespoir qui vous prend, s'empare de votre esprit, accompagnée de sa vieille amie, la fureur. Plus fort que tout, même plus fort que lui serrant ce corps inerte dans ses bras. Et ce murmure. "Ta faute ..." Si seulement il avait été plus rapide. Plus fort. Plus violent ... Son propre cri résonnait dans le noir. Comme un écho au précédent. Un hurlement de rage, de désespoir, de colère. Et cette envie de tuer. De détruit tout ce qui pouvait lui tomber dessus. De rendre coup sur coup. Ce cri qui le sortit de son sommeil aussi brusquement qu'un seau d'eau froide.

Encore un cauchemar. Encore une nuit horrible. Pourtant cela faisait quelque temps qu'il n'avait pas revu cette image. Son corps de façon aussi nette. Cela faisait bien une bonne douzaine d'années qu'elle était partie. Mais ce souvenir le hantait toujours. Pourquoi cette netteté à nouveau ? Peut-être cela avait-il un rapport avec ce qui s'était passé la veille ... Retrouvant doucement ses esprits, le regard de l'homme balaya la pièce pour se reposer sur la couche qu'il occupait. Vide. Comment ça vide ? Posant une main sur le côté vide du lit, il n'en revenait pas. Non pas qu'il était un Don Juan, bien au contraire même, mais cette fatalité lui arriva en pleine tête. Il n'avait pourtant pas rêvé de la nuit dernière. Sentant l'énervement le gagner, Ardgar sauta d'un geste rapide du lit pour se diriger vers ses affaires éparpillées partout dans la pièce. Elle avait osée lui faire ce coup-là ...

La soirée précédente avait été plutôt ... Agréable. Autant reprendre depuis le début. Notre Alpha était à la recherche de recrues prometteuses pour son groupe d'intervention quand il croisa la route d'une demoiselle des plus douées. Enfin re-croisa serait le terme le plus exacte. En effet, Cyne et Ardgar s'étaient déjà croisés plusieurs années auparavant, alors qu'il n'était qu'un simple mercenaire, et il avait essayé tant bien que mal de la convaincre de rejoindre son groupe, elle l'envoya joyeusement bouler cette première fois. Quand il la vit pour la première fois, il fut particulièrement épatée par sa puissance et sa maitrise de son don. Elle pourrait tellement faire une recrue de choix ! Quelle ne fut pas sa chance quand il la retrouva ! Et avec quelle audace, il l'aborda à nouveau, ne doutant de rien et toujours aussi persuadée qu'elle ferait un excellent élément dans son équipe. Un jeu étrange se déroula alors, entre un flirt maladroit de sa part et une approbation souriante de la part de la jeune femme. Ardgar crut qu'il tenait enfin quelque-chose. Surtout quand elle lui avoua être intéressée pour rejoindre son groupe. Quel idiot ! Pourtant, ce moment intime et chaud, qu'ils avaient eu, était gravé dans sa mémoire. Et pour cause, il n'avait pas retouché une femme depuis sa mort. Depuis la mort d'Ayarina. Et il s'était fait avoir comme un lapin de six semaines.

Alors qu'il quittait l'auberge dans laquelle ils avaient dormi, un rire secoua notre homme. La situation était des plus grotesques. En même temps, cela ne l'étonna plus. Et la fascination pour elle, qui s'était insinuée dans son esprit, ne faisait qu'avoir plus d'emprise. Hors de question qu'il la laisse s'en sortir aussi facilement. Il lui fallait Cyne pour son groupe. Et pour cela, il comptait la travailler au corps le plus possible et rien, absolument rien, ne le ferait changer d'avis.

Le pot de colle était lâché. La Chasse était ouverte.



Au-delà de passer son temps récent à courir après Cyne, Asgard est un personnage qui aime aussi s'occuper l'esprit avec toutes sortes de jouets à énigmes, que se soit des casse-têtes ou des petites charades. Une fois dans sa librairie, il a même imaginé un jeu grandeur-nature où les joueurs seraient coincés dans une pièce avec toutes sortes d'énigmes à résoudre pour en sortir. Il a même pensé à l'appeler le "Jeu de l'évasion". Mais avec pas mal de personnes n'aimant pas être entravés, voire même claustrophobes, dans le peuple de l'air, pas certain que ce concept fonctionne beaucoup. Du moins, c'est l'avis de sa stagiaire. Mais il est persuadé que cela pourrait marcher.