Je suis né en Sezni,la terre de feu, la région au sud, dans la capitale, Inaki. Ne puis-je pas être plus précis ? A moins ce que vous ne vouliez l’adresse exact écrite sur une carte avec écrit «Meh’Lir habite ici ? » N’ayant pas les moyens de vivre à l’extérieur, ma famille s’est installée dans la ville souterraine et j’ai été élevé sous terre jusqu’à mes quinze ans, jusqu’à la Cérémonie. Je fus immédiatement mis au service de la sécurité de la Capitale et grimpai doucement les échelons passant du simple soldat au rang d’hommes de main du Conseiller Orkem. Pendant cette évolution lente mais sûre, je voyageai jusqu’à la frontière de Sezni puis fus muté à Dahud auprès de la famille Ergorn lorsque le Généralissime Sven Ramose prit le pouvoir. A présent, bien que je parcoure Oranda pour accomplir mon devoir envers mes supérieurs, je vis confortablement dans le quartier Sud de Lucrezia et ne retourne que très peu dans ma ville natale.  


Je suis le fils unique de Liara et Mak Garth. Nous n’étions pas très riches, mais suffisamment pour vivre confortablement. Mon père est un marchand, ou était, je ne sais pas, et ma mère restait à la maison pour s’en occuper. Ils n’étaient ensemble que par nécessité et non par amour. J’ai pourtant reçu un amour inconditionnel de ma mère et vice et versa. À côté, mon père ne témoignait à mon égard qu’un minimum de considération. A l’inverse des pères de mes amis d’enfance, lui était, certes strict et froid, mais il a toujours été juste et j’ai toujours éprouvé un profond respect pour cet homme qui a monté lui-même son commerce et a excellé dedans. Comme pour tout Seznien, la discipline et la rigueur firent parties intégrante de mon éducation. Ordre et honneur était de mise. À chercher son approbation et son respect, j’ai tout fait pour être un enfant modèle aux yeux de mon père bien qu’il me reprochait de m’intéresser un peu trop aux autres cultures et de souvent de trop parler. Élève modèle et un peu trop bavard, je n’ai pas grand-chose à dire de plus sur mon lien avec ma famille et… Mon enfance.
Cela fait six ans que je suis partie de Sezni et je n’ai plus de contact avec ma famille. Je le regrette parfois. Je dois y retourner, mais mes missions sont d’autant plus importantes que je souhaite prospérer financièrement et vivre comme un roi à Lucrezia.



Je voyage aux quatre coin d’Oranda alors… Aucune en particulier et en même temps toute. Cependant, le Quartier Sud de Lucrezia me convient parfaitement. La rue des plaisirs, ça vous parle ? J’en suis un des premiers consommateurs et je n’habite qu’à un pâté de maisons de là. Que demander de plus ? Pourquoi voudrai-je aller ailleurs ? Bon, très bien, si je devais choisir une autre région… Gorka. J’y suis déjà allé, mais uniquement pour capturer un homme pour Orkem. Je n’ai pas eu l’occasion de me promener dans cette Forêt Fluorescente ou m’arrêter devant les Champs Marécageux ou encore m’asseoir au bord de la cascade Ediel. J’ai foncé immédiatement à Bleuzenn avec des œillères, mais le peu que j’ai vu m’a marqué. Ayant grandi sous terre et dans une zone aride, j’ai toujours eu le besoin de vivre à l’extérieur seulement ce climat étouffant me mit plusieurs fois en difficulté. Mes déplacements me permirent de trouver un lieu plus convenable et Gorka est un lieu que j’aimerais approfondir.

Ma réponse ne semble pas vous convenir.... C'est cette liberté que j'ai qui vous dérange? Après ... bon, cela reste entre nous. Vous devez le savoir, les frontières sont fermés et il est impossible de voyager d'un territoire à l'autre, surtout pour mon peuple... mais, j'ai été mis en contact avec une personne capable de cacher ma marque et de la remplacer par une autre afin de passer sans problème. Je suis conscient du risque ... mais je n'ai pas le choix.


Aucun. Pourquoi ? Parce qu’ils sont à l’origine de chaque culture et je m’intéresse particulièrement à la culture des autres peuples. Afin de me fondre dans la masse, je dois connaître les habitudes et l’histoire de chacun. Aucun élément n’éveille en moi une quelconque haine, car je pense qu’ils sont complémentaires. Le feu ne peut vivre sans air et la terre ne peut vivre sans eau. Lucrezia, dans sa tentative d’oligarchie, est la représentation que les quatre pouvoirs peuvent coexister sans s’entre-tuer. Bien qu’il y ait des tensions entre chaque famille représentant les gouvernements de leurs régions respectives, ils montrent qu’il est possible de passer outre leur différence.
Lors de mon éducation, les enseignants ont cherché à nous monter contre les autres peuples. Je n’y ai jamais cru et ai posé bien des problèmes en posant trop de questions auxquelles ils ne pouvaient répondre.
Pour répondre à votre question… À la limite, ceux qui, après la Cérémonie, ne développent pas de pouvoir. J’éprouve un certain mépris pour eux, car je pense qu’on appartient à un tout. Peut-être après tout font-ils parti de ce tout, mais je ne les comprends pas.



Un secret ? C’est une plaisanterie, je ne vais pas avouer que j’ai un talent pour le dessin et je m’adonne à ce plaisir lorsque je suis en mission. Peut-être est-ce la vérité, peut-être pas.
Il est vrai que j’ai tendance à oublier que je ne fais pas partie des peuples dans lesquels je me fonds. J’ai tendance à m’y perdre un peu mais je n’ai pas le choix. Je suis le caméléon et j’aime parfois imaginer que je suis réellement ce que ce que dis être … La réalité revient souvent … Un peu plus brutal à mon goût.



Eh bien, je te l’ai déjà dit, je suis l’homme de main du Conseiller Orkem Vahlaan, celui-là même qui te recherche. Je voyage à travers le monde pour son compte. Je suis un touche-à-tout. Je suis tout et personne à la fois. Je me fonds dans la masse pour accomplir mes missions. À vrai dire, j’ai passé un temps en tant que garde de la famille Ergon, mais j’ai été finalement appelé à un autre avenir. Peut-être était-ce parce que j’étais plus débrouillard qu’on a fait appel à moi… Je ne sais pas mais je le remercierai toujours de m’avoir permis de ne pas rester simple garde. Avec Vahlaan, nous avons fait nos classes ensembles et de part ses compétences, il a plus facilement grimpé les échelons. Exécution, renseignement, enlèvement, je fis tout ce qu’il me demanda afin de m’attirer ses faveurs. La qualité de mon travail me permit de rencontrer Sven Ramose et d’être envoyé dans une mission de la plus haute importance.


Question difficile. Personne n’est innocent. Peut-être que je le sauverai, peut-être que non, cela dépendra de l’endroit où je suis. Je n’ai pas l’âme d’un héros, mais je n’aime pas l’idée qu’on accuse un innocent, mais je ne lèverai pas le petit doigt en Sezni. Mais je n’aime pas beaucoup vos questions, Monsieur le Futur cadavre…



De ce que j’ai pu lire, la séparation entre les éléments fut nécessaire… Un mal nécessaire. Elle n’est pas contre-nature car elle a été imposée par les dieux pour punir les hommes pour leur quête de puissance et de richesse qui entraîna la destruction de la population. Mais les hommes ont montré par Lucrezia qu’on pouvait vivre en harmonie certes un peu instable par moment mais suffisante pour prouver que les quatre éléments n’ont plus besoin de frontières. Seul problème à présent, ce sont les différents régimes auxquels les peuples sont habitués. Je respecte Sven Ramose mais je n’accepte pas la dictature. C’est uniquement parce qu’il me paye que je travaille pour lui.



Pourquoi me demandez-vous ça ? C’est parce que j’ai parlé du Généralissime ? … Je ne crois que ce que je vois seulement, j’ai été mis dans la confidence par Sven Ramose lui-même. Ces personnes au don étrange existent. Tant que je n’en aurai pas vu une de mes propres yeux, je n’arriverai pas à y croire mais si la mission qui m’a été conférée nécessite de trouver des personnes ayant ce don, je ferai tout pour les trouver et … y croire. Mais je souhaite qu’il se trompe sur ses personnes, car j’ai peur de savoir ce qu’il fera d’eux s’ils s’avèrent vrais qu’ils possèdent vraiment le don…



Quelque chose ? Vous voulez que je dise l’honneur, l’égalité, la famille et toutes ses bêtises que l’on sort à chaque fois ? Mon mode de vie, Ma liberté et rien d’autre. Je le répète, je ne cherche pas à défendre la veuve et l’orphelin, je vais là où on me paye le mieux. Je respecte l’autorité. Je respect l’ordre et j’aime la discipline, la rigueur… L’art ? J’aime la liberté, la liberté de traverser ces terres librement bien que je sois obligé de cacher ma marque, comme mon don pour être dans l’un de mes rôles. Et à l’inverse, si je devais m’opposer à quelque chose … Eh bien… Je ne suis pas pour la dictature. L'arrivée de Sven Ramose au pouvoir à tout chambouler mais malgré cela je le considère comme un dirigeant à la poigne de fer que je respecte. Si je peux conclure ainsi… Ça paye bien donc je tolère.


Je me réveille en sursaut dans mon lit, en sueur. Encore ce rêve où je vois ma marque sur le bras disparaître. Mon premier réflexe est de vérifier sa présence et un soupir de soulagement s’échappe tant je suis libéré de cette angoisse. J’enfile des vêtements propres et file immédiatement dans les rues de Lucrezia pour continuer mes recherches.

Le conseiller Orkem m’a demandé de retrouver une jeune fille et souhaite que cela ne se découvre pas. Pourquoi ? Je ne le sais pas, mais je n’ai pas posé la question et je ne me pose pas la question tout simplement. Il me donna une description et je traversai plusieurs régions avant de retrouver sa trace là où j’habite. Comme le monde est petit. Cette petite blonde qui ne doit pas avoir plus de vingt ans, belle comme un cœur légèrement en hauteur sur l’estrade, enchaîné avec d’autres esclaves. Je ne la lâche pas des yeux, certain d’avoir trouvé la perle rare. Je m’approche du marchand d’esclaves et le salue amicalement.

Tu nous ramènes quoi de beau ?

Regarde par toi-même, j’ai de la qualité.

Comme toujours, je peux ?

Je m’approche du groupe et m’arrête rapidement devant la jeune fille, la déshabillant du regard un sourire en coin, presque désolé de la retrouver ici.

Il va t’adorer… Dis-je simplement en touchant ses cheveux de soie. Tu essaies de me la mettre de côté ?

Ah mon ami, je ne peux pas, elle vaut de l’or cette petite. Les affaires, je ne peux pas…

Eh bien… Je m’en souviendrai quand tu reviendras la queue entre les jambes parce qu’on a récupéré toute ta marchandise, répondis-je sarcastique en m’éloignant.

J’entends la voix du marchand s’effacer petit à petit au fur et à mesure que je m’éloigne de l’estrade pour m’effacer dans la foule qui s’approche pour voir ceux qui était enchainé. Un des esclaves semble être pris d’un élan de folie et saute de l’estrade pour s’enfuir de là. Il passe à côté de moi et je le regarde amusé dans sa vaine tentative de fuir. Je vois à quelques mètres l’homme prêt à l’arrêter qui d’un simple coup lui assène un coup brutal qui l’arrête immédiatement. Je serre les dents en le voyant s’effondrer sur le sol et finalement je reporte mon attention sur la jolie jeune fille.

Je vais l’acheter et la ramener à Orkem et si jamais ce n’est pas elle, il aura un esclave en plus qui s’occupera de lui. Je renchérie rapidement le prix mais n’ai malheureusement pas le temps d’augmenter la mise quand un homme interromps la vente. L’homme se présente comme étant Ranrek Ergorn et je le reconnais. Nous avons eu quelques échanges lorsque j’étais garde au palais mais sans plus car je ne cherchai pas son amitié. Il arrête rapidement la vente et libère et je n’ai pas le temps de réagir que l’homme récupère la petite pour l’emmener avec lui accompagner d'une dizaine d'esclaves.

Morose, je m’éloigne, mais je sais à présent où elle se trouve. Le Conseiller m’avait prévenu qu’il viendrait dans les jours à venir. Je n’attends plus que son arrivé pour lui faire mon rapport…


Beaucoup de blabla, je m’écouterai parler si je pouvais … en même temps … Eheh. Maintenant, tu en sais trop … On est familier parce que Tu En Sais Trop ! … Du coup, je vais devoir te tuer. Bon en même temps, le Conseiller m’a demandé ta tête et je vais lui apporter sur un plateau d’argent. Parce que j’adore faire dans la finesse et l’élégance… Ne m’en veux pas, je ne fais que mon devoir et tu vas m’assurer une belle prime que je vais dépenser avec quelques prostituées… Le devoir m’appelle !