+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
Tu es né à Vainui, à Ibaï, pour être plus précis. Tu as grandi entouré d'eau partout, baigné dans un décor représentant un mélange savant entre architecture utile et travaillée et nature sauvage, faite de montagnes, de lacs et de conifères. De ta région natale, tu retiens surtout les grands espaces, l'harmonie entre la nature et l'homme ainsi que l'architecture ouvragée, l'ensemble des ponts et canaux complexe et la couleur blanche, omniprésente, quand elle n'est pas teintée de bleu. Tu as gardé de Vainui un goût pour l'incorporation d'éléments naturels dans les objets que tu confectionnes et les animaux de ta région natale – narval, caribou, ours polaire – y sont souvent représentés.
Cependant, ta famille, sous l'impulsion de ton père, fin marchandeur spécialisé dans les métaux précieux, s'est installée à Dahud peu de temps après la naissance de ta soeur Mélanie. Nerolin Bruhus voyait dans la région populeuse et centrale un marché stratégique, plus intéressant que le nord du continent, d'où il était originaire. Tu as donc passé la majorité de ta vie dans cette région au centre de tout, et pourtant, respectant la division intrinsèque qui règle toute vie d'Orandiens tu as toujours vécu dans le quartier Nord, entouré de tes confrères Eau et c'est là que tu y as établi ton foyer et ton commerce. Si tu as parfois du mal avec le climat tropical qui règne ici, c'est plus par goût et caprice que par réel dérangement car tu as davantage connu Dahud que Vainui, pour tout dire. Tu t'es habitué au remue-ménage incessant et aux rues bondées de monde, à la misère environnante. Tu n'y apprécies pas tout, mais tu reconnais que pour les affaires, la cité-reine Lucrezia offre bien plus d'opportunités qu'Ibaï. Mais quand tu reviens dans ta région d'origine, c'est là que tu respires vraiment, là que demeure ton coeur, aussi.
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
Venir d'une famille de pouvoir rime toujours avec lutte et jeux politiques. Ça a toujours été ainsi et ça le sera toujours. Le Roi Andar est le cousin de ta mère, mais tu ne portes pas le nom de famille qui t'octroierait reconnaissance et gloire politique. Tu n'es pas un Drogon ou un Kunan, tu es un Bruhus. Tu fais partie de la noblesse, et grâce au commerce dans lequel s'est spécialisé ta famille, vous profitez de moyens financiers plus que confortables. Mais c'est bien là tout ce que vous avez : un sang noble et de l'argent. Guère de rôle politique ou l'influence que tu désirerais véritablement avoir. Ou plutôt, celle que tu considères te revient de droit.
Ton père est une figure que tu respectes, sur qui tu prends modèle, même si certains de ses traits les moins reluisants se sont lissés avec le temps dans ta mémoire, la disparition de Nerolin Bruhus – terrassé par une maladie fulgurante de nombreuses années auparavant – aidant.
Ta relation avec ta mère, Eliel Kunan, elle, est plus complexe. Tu l'aimes, car elle est ta mère, elle t'a chéri, éduqué et façonné ce que tu es aujourd'hui. Mais malgré tout, tu lui en veux pour sa faiblesse, pour avoir cédé le pouvoir à ton oncle. N'aurait-elle pu se battre pour son droit ? N'aurait-elle pu refuser d'écouter les mauvaises langues (dont celle de ton oncle, tu n'en as aucun doute) qui préféraient avoir un homme à la tête de la famille plutôt qu'une femme, en dépit du droit d'aînesse ? Tu lui en veux d'avoir cédé à la pression, d'avoir laissé Nekho prendre les rênes du pouvoir qui vous revenaient à vous, Bruhus. Ta mère, trop bonne, trop douce, qui ne comprend pas ta fougue et ta hargne à ce sujet, ne comprend pas ta haine. Tu as depuis appris à essayer d'éviter ce sujet brûlant, source de trop nombreuses disputes dont tu ne veux plus avec ta mère.
Non, ta haine, tu la tournes plutôt vers ton oncle. Tu n'aimes guère Nekho, que tu trouves opportuniste et injuste, et tu aimes encore moins sa descendance que tu trouves pourrie-gâtée et incompétente, propulsée à des postes auxquels ils ne sont pas qualifiés. Tu les dédaignes, rechignes à leur obéir. Tu en veux particulièrement à Rhenis, une femme, qui a droit au respect que ta mère n'a pas reçu, au rôle auquel elle avait droit.
Heureusement, tu es soutenu dans ta désobéissance par Tina, ta jeune soeur, dont tu es le plus proche, et qui te complète par son tempérament bien plus énergique et positif que le tien. Même si tu aimerais que ton frère Klaus et ta soeur Mélanie soient plus impliqués dans vos histoires familiales, tu ne peux réellement leur en vouloir de préférer s'en écarter.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
Même si tu serais curieux de voir à quoi ressemble le sud, tu as entendu assez d'échos sur la région pour savoir que ces landes désertiques et brûlantes ne te plairaient pas et que tu ne pourrais tolérer le régime dictatorial, qui te fascine étrangement autant qu'il te dégoûte. Non, si tu avais le droit d'aller quelque part, en toute légalité ? Tu voudrais probablement aller à Sterenn. Simplement pour voir ce qu'il y a au-delà de vos frontières, derrière ces hautes montagnes où sont cachés les maîtres de l'air. Tu te demandes si leur cité se trouve dans les nuages, si rien ne touche le sol chez eux, si les plus grands maîtres peuvent réellement voler. Tu aimerais en apprendre davantage sur leur philosophie, qui semble à la fois proche de celle de ton peuple et en même temps, tellement détachée de toute matérialité individualiste. Cependant, même si tu es curieux, tu n'irais probablement pas t'installer là-bas. Tu aimes trop ta propre région pour songer à vivre ailleurs définitivement.
+ Quel est l'élément dont tu te méfies au plus haut point ? Pourquoi ?
Les éléments en soi n'ont rien de réellement mauvais, à ton sens. D'instinct, tu te méfies peut-être davantage du feu (destructeur et terrible quand il n'est pas contrôlé), mais probablement simplement car il s'agit de ton opposé naturel plus qu'autre chose. Car tu sais pertinemment que ton caractère et ta façon d'envisager les choses peuvent parfois davantage te rapprocher d'un Feu que d'un Eau. L'honneur et l'ordre sont des qualités que tu portes plus chèrement dans ton coeur que la sobriété ou la spiritualité, par exemple. À tes yeux, les plaines glaciales de Vainui t'ont aussi bien forgé que les landes désertiques de Sezni, tous deux des climats rudes, qui façonnent la volonté de leurs habitants. Mais là où l'eau donne la vie, le feu détruit et c'est peut-être simplement pour ça que si tu devais te méfier d'un élément, ce serait celui-là.
Quant aux gens eux-mêmes ? Les Terre sont stables et fiables et tu penses qu'ils sont les moins prompts à mal tourner, tu placerais plus facilement ta confiance en eux qu'en n'importe quel membre d'une autre nation. Les Feu sont un élément à toujours prendre en compte, bien sûr, et il faut toujours être vigilant de ne pas provoquer l'étincelle qui enclenchera le brasier mais tu songes qu'on sous-estime peut-être trop les Air également. Trop insaisissables, trop détachés et éloignés, ils sont aussi volatils et instables que leur élément et tu ne peux t'empêcher de songer qu'un jour, peut-être la surprise viendra d'eux.
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
Certains pourraient s'étonner à te voir toi, fils d'une grande famille – si ce n'est en nom, du moins en notoriété et richesse – toujours célibataire à un âge où tu aurais déjà dû fonder une famille. Ce n'est pas parce que tu es atteint de la perversion de certains, cette tare qui te ferait te détourner des membres du beau sexe. Non, mais c'est une autre indiscrimination dans tes goûts qui est à l'origine de ce ferme célibat. Quand tes yeux se perdent sur les courbes voluptueuses d'une femme, peu t'importe bien la couleur du tatouage qu'elle porte, le quartier d'où elle vient, le nom de famille qui est accolé à son visage. Mais avec ton nom viennent certaines obligations, certaines attentes. Une certaine prison, aussi. Aucune Eau de famille respectable n'a retenu pour le moment ton attention, mais tu ne peux en dire pour autant des autres. Le feu brûlant, l'air volatil, la terre sauvage...tu t'es perdu dans leurs bras alors que tu ne le devais pas. Alors, ces indiscrétions, ces
aventures aux résultats parfois catastrophiques restent fermement scellées sous silence, cadenassées et recouvertes du film poli des apparences à maintenir. Et tu maintiens ton coeur de glace, que tu ne peux réchauffer aux lueurs que tu désirerais.
+ Quel est ton rôle au sein de ta région ?
Tu aurais presque envie de te définir par le rôle que tu ne joues
pas, par la place que tu n'as
pas, le droit dont ta famille a été dépouillée, qu'importe ce que peut en dire ta mère, trop complaisante qu'elle est.
Mais tu peux ravaler ton amertume. Songer à ce que tu possèdes et ce que tu es. Même si tu n'as pas le pouvoir direct, la reconnaissance politique, tu as l'influence de l'ombre et la puissance de l'argent, la notoriété d'un nom qui, s'il n'est pas celui des représentants, est celui d'un riche noble lié au Roi. Ton père a fait fortune grâce aux métaux précieux, l'or et l'argent en particulier, et tu as perpétué cette tradition en prenant la voie de l'orfèvrerie. Tu ne fabriques pas de vulgaires outils, d'objets quotidiens, non, tu produis des objets d'art, des armes d'apparat, des bijoux et pièces de table de haute qualité. C'est un travail minutieux, délicat, qui demande patience et doigté et ton talent est reconnu dans la région, tes oeuvres venant décorer les maisons et corps des plus riches.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
Tu n'as pas honte de dire que tu es prudent et égoïste. Que pourrait t'apporter la vie d'un innocent que tu ne connais pas sinon des tracas ? Si tu connaissais le condamné, si tu avais une preuve irréfutable de son innocence, oui, sans doute agirais-tu pour le défendre, sans doute essaierais-tu de trouver un moyen de prouver sa bonne foi ou de faire tomber ses accusateurs. Mais c'est toi et ta famille avant tout, toujours. Et la mise à mort d'un fieffé inconnu ne te soutirerait probablement que vague tristesse au mieux, indifférence au pire. Tu n'as pas assez de temps pour tous les malheureux du monde.
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Comme tout Orandiens, tu as toujours grandi avec la notion de séparation des éléments. Elle est pour toi naturelle, un élément de ton quotidien et tu appliques ce principe instinctivement, préférant rester avec les tiens, dans ton quartier et ta région, considérant que les frontières ne sont pas faites pour être outrepassées.
Et pourtant. Pourtant.
Tu reconnais que parfois, cette séparation t'abasourdit, dans quelques rares moments de lucidité ou peut-être plutôt de folie. Orfèvre issu d'une famille ayant prospéré par le commerce, tu ne restreins pas ta clientèle qu'aux Eau uniquement, ce serait un gâchis économique. Peut-être est-ce que parce que tu as passé la majeure partie de ta vie à Dahud que tu n'es peut-être pas aussi fermement pour la séparation des éléments que certains. Du moins, dans l'intimité de tes propres pensées. Tu te gardes bien de révéler ces opinions à voix haute, tu sais parfaitement que cette idéologie n'est pas populaire. La plupart du temps, tu parviens même à faire taire cette voix discordante qui murmure qu'une cohabitation entre les éléments n'est pas impossible ou mauvaise.
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
Tu aurais aimé pouvoir dire que tu n'y crois pas. Tu aurais aimé bénéficier de ce doute, de cette ignorance fabuleuse, croire comme l'énorme majorité de la population que ce ne sont que fabulations et légendes. Mais même si tu n'as pas le nom Kunan, tu viens d'une famille de pouvoir et d'argent et tu entends des choses, tu sais les secrets qui se murmurent au sein du Palais. Tu sais que les enfants qui ne réussissaient pas leur cérémonie, ces malheureux Exempts ou pire, ces Matières, étaient emprisonnés et exécutés sans autre procès. Cruelle vérité à apprendre quand toi-même tu devais passer ta cérémonie. Ta mère a prié au temple de Glorë pour que tu réussisses la tienne – inutile selon toi, tu n'avais jamais eu aucun doute que tu la réussirais, sûr de toi et de ton don que tu étais – et t'a révélé le sordide destin qui t'attendait si tu ne réussissais pas, si au lieu de manifester l'élément Eau tu en manifesterais un autre bien pire, tabou. Ta mère t'avais promis que si par malheur, tu portais cette tare en toi, elle tenterait de te protéger, de te sauver. Cela n'a pas été nécessaire, mais ces murmures, ces connaissances instillées à voix basse restent ancrées en toi. Et savoir ce dont ces Matières sont capables, savoir l'étendue de leurs dons ? Ça t'effraie et te fascine à la fois.
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Ta défiance vis-à-vis de Nekho et sa descendance façonne en grande partie ce que tu es. C'est cette opposition qui te définit, mais pas seulement. De par cette unique injustice, la dépossession des droits fondamentaux de ta mère par ton oncle, découle également ton envie de voir naître une réelle égalité entre les hommes et les femmes. Tu n'apprécies guère qu'elles soient reléguées au second plan simplement à cause de leur sexe, comme c'est le cas dans la nation du Feu, ou qu'elles aient accès à des postes de moindre importance. Qui peut décider qu'une femme serait moins méritante qu'un homme dans un rôle qui ne dépend pas de force purement physique ? De même, même si tu te conformes aux traditions dans lesquelles tu as grandi, tu n'es pas le plus fervent partisan de la séparation des éléments. Tu ne monteras pas au créneau et ne défendras pas la cause, pas comme cette égalité entre les sexes, mais tu n'es pas certain qu'il s'agisse du meilleur régime possible. Et même si une part de toi a envie de tout de même reconnaître la suprématie de l'eau, arrogant Vainuin que tu es, tu sais foncièrement que tous les éléments sont nécessaires à l'équilibre, se complètent et s'harmonisent. Si tu ne veux pas l'ouverture des frontières pour autant – tu es bien trop méfiant et prudent pour cela – tu reconnais que l'idée derrière Dahud, toute utopiste qu'elle est, était bonne. C'est la réalisation qui est bancale, le mode de gouvernement qui fait défaut. Et tu espères bien qu'il changera.
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
Tu n'as pas oublié son nom ou son visage. Tu n'as pas oublié la couleur de ses yeux, la façon dont ses pupilles se sont dilatées de frayeur quand elle a compris ce qu'il se passait, la façon dont ses doigts se sont accrochés désespérément à toi, comme les serres d'un rapace. Tu n'as pas oublié la douceur de ses lèvres et le sel de ses larmes. Tu n'as pas oublié les supplications, les malédictions et les pleurs. Tu n'as pas oublié qu'avant tout ça, il y a eu une passion éphémère et dangereuse, une idylle interdite qu'elle aurait pu croire issue des contes populaires, dans sa propre version romancée des faits, bien plus douce à accepter que la vérité. La vérité, c'est que tu n'es pas un prince charmant. Que tu ne feras pas d'elle une femme honnête. Que tes passions sont courtes et brèves et que ta fidélité va à ton nom et ta famille et à personne d'autre. Que tu es un Eau et qu'importe pour combien de temps tu peux t'enticher d'un joli visage et d'une bouche en coeur, la flamme éphémère n'a jamais le tatouage qu'il faut. Le nom et l'ascendance qu'il faut.
La plupart du temps, tu peux éviter de telles scènes. Tu peux promettre des vacuités que tu ne tiendras pas. Tu peux sourire et murmurer des mots que tu ne penses pas. Ou pas vraiment. Car tu aimes, du moins tu penses qu'il s'agit d'amour (comment savoir, quand tu ne sais pas réellement ce que c'est de l'éprouver ?). Un amour bref, un amour fugace. Là pour quelques instants, quelques nuits, quelques semaines pour les passions les plus tenaces. Tu peux promettre ces choses, dire ces choses et les penser un bref instant. Les tenir ? C'est une autre histoire.
Tu es l'eau qui file entre les doigts, qu'on ne peut garder, qu'on ne peut capturer. Tu es l'eau salée qui pique les plaies et les brûle, qui assèche et craquelle la peau quand elle s'en va. Tu es la houle qui emporte les âmes égarées, les fait se fracasser contre les rochers. Il n'y a pas de phare pour t'éviter, toi le danger. Juste ta conscience, qui parfois s'éveille, parfois se sent coupable. Pas assez pour t'arrêter. Pas assez pour que ton repenti dure bien longtemps.
Ce serait plus facile si tu n'avais pas ce nom. Si tu n'avais pas ces liens, si la séparation des éléments n'était un mur infranchissable. Mais tu es qui tu es. Tu ne peux y échapper.
Le même vice que ton père. Les mêmes faiblesses. Au moins ne nuis-tu qu'à ces femmes-là et non à une famille. Tu ne déshonores que toi-même et les pauvres âmes tombées dans tes filets. Au moins ne promets-tu rien de prime abord, au moins ne murmures-tu que des belles paroles pour plus facilement les laisser rejoindre le large.
Tu regrettes le thé que tu lui fais boire à son insu. Tu regrettes les souffrances qu'elle devra endurer pour effacer la preuve de ta faiblesse. Ce n'est pas la première vie que tu tueras indirectement.
Ce ne sera probablement pas la dernière non plus.
+ Quel est l'impact des récents événements sur ta vie ?
Tu n'étais pas sur le marché, quand les attaques ont éclaté mais tu sais l'horreur qui a saisi le peuple quand le massacre a eu lieu, tu sais comment un instant festif a, en quelques instants, viré au plus pur cauchemar et à la frénésie meurtrière. Cet événement te laisse un goût âcre dans la bouche. Les Eau sont désormais perçus avec méfiance, tous soupçonnés sans distinction d'extrémisme, traités comme de potentiels assassins dans l'ombre. Cela te hérisse, c'est mauvais pour les affaires. Le meurtre d'Osrian Thenkar n'a certainement en rien arrangé les choses. L'instabilité règne, la paix semble bien fragile et les familles dirigeantes peinent bien à maintenir l'ordre, pire, elles s'entre-déchirent inutilement en ces temps troublés où le noir semble avoir envahi le ciel. Tu as vu Nekho qui a échoué à raisonner les familles, tu as vu les Birghild et les Fanior fuir et retourner dans leurs régions respectives, et tu te dis que c'est une leçon durement apprise. Un juste revers de la médaille pour celui que tu considères comme traître à ta mère. Que les Kunan récoltent ce qu'ils ont semé, qu'ils paient leurs erreurs et leur incompétence.
Les tambours de guerre grondent dans l'ombre, et toi tu observes la fin du monde arriver avec un sourire. Il faut parfois tout détruire pour reconstruire.
+ Une dernière chose...
This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper