+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
Je suis né, je vis et je mourrais au Sud comme tous les Ancêtres de ma Famille. Ou alors je mourrais au courant d’une bataille pour la Suprématie du Feu ou de ma Famille. Cependant, j’espère que la dite bataille qui peut signer ma Fin ne se déroulera pas au Nord. Je déteste par nature cette région opposée à la mienne, et davantage sachant que mon Nemesis s’y trouve. Cependant, pour le moment, aucune bataille n’est en vue à l’horizon. Pour l’instant, il dirige son très cher Nord, pendant que je tiens d’une main de fer le Sud. Car voyez-vous, je ne suis pas un simple habitant : je suis le Dirigeant des lieux, le Dictateur – le Tyran ou le Généralissime, selon les personnes et les avis. Je me suis emparé de ce pouvoir par la Force en écrasant toute opposition, car il était nécessaire. Le peuple du Sud doit arrêter de vivre dans cette misère alors que les autres se gaussent et nous traitent comme des gueux. Notre élément est puissant – j’y crois fermement – et notre volonté bien plus forte que n’importe quelle autre Nation. Je suis fier du Sud, et de mon Peuple … S’il pouvait partager mes idées que le Feu domine tout : il brûle tout ce qui ne lui convenait pas, évaporant l'Eau, ,renforcé par l'Air et réduisant en cendre la Terre !
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
« Mes parents étaient deux grands maîtres du Feu, en charge d’un commerce de roche volcanique. Ils étaient solides comme ces rocs qu’ils vendaient aux quatre coins du monde et énergiques comme le Feu qu’ils manipulaient. C’est eux qui m’ont tout appris, et ils ont été sûrement mes plus grandes influences ! »,
témoignage de Sven Ramose. « Elle était folle. La Mère du Généralissime est la cause première de notre situation. Sven était un enfant doux et très gentille, quand il était petit. Malheureusement, il était un « passionné » né. ET il était passionné de sa Mère. Il écoutait avidement chaque parole, et suivait chaque ordre béatement. Un jour, un mendiant s’amena dans la demeure des Ramose pour un acte de charité. Sven voulut offrir une partie de son repas mais sa Mère le gifla vertement, et jeta le mendiant violemment à terre. « Les Faibles n’ont pas leur place dans le Sud ! Marche, ou crève, Mendiant ! ». Puis, elle s’est retournée vers son fils « Les Faibles s’accrochent comme des Sangsues aux Forts. Ils t’affaiblissent et quand tu demanderas de l’aide, ils te lâcheront pour un autre Fort. Deviens le plus Fort Sven, et ne te laisse pas influencer par ces Faibles ». Une leçon de « vie » qu’elle n’a pas cessé de lui répéter dès qu’il avait le cœur brisé suite à une première rupture amoureuse adolescente, ou lorsqu’il fut trahi par un ami. Très vite, il y adhéra … »,
témoignage d’une domestique. « Les Ramose avaient deux enfants. Un garçon et une fille. Je devais admettre que sa sœur avait le don de calmer les ardeurs du jeune Prince de la Maison… Malheureusement elle est morte tragiquement. Une histoire à la fois triste et étrange, à vrai dire. Je pensais que Sven serait effondré mais il accusait très bien cette mort. A croire qu’elle n’était pas morte pour lui, mais qu'elle était partie pour un voyage. Il boudait exactement de la même façon que lorsque ses parents s'absentaient pour les affaires »,
témoignage de la sage-femme.
« Hm. Je sais une chose : le défunt père du Généralissime, il voulait des gens spéciaux. Il me payait bien pour les capturer vivants mais endormis, en me disant de faire attention car « très » dangereux. Je ne comprenais pas trop, mais je suivais les instructions, pour obtenir la récompense promise, voire plus si le Ramose était de bonne humeur. Une fois, par curiosité, je l’ai suivi pour comprendre ce qu’il faisait de ces pauvres victimes. Je me suis infiltré dans sa demeure même, dans un sous-sol assez noir et …. J’ai vu des choses. Des cerveaux, des placentas … Dans des bocaux ! Ce type faisait des expériences sur ….eux ! Et j’en ai vu une. Il s’en prenait à un gamin de l’âge de Sven – ou une gamine –. Je ne sais pas pourquoi, je me suis dirigé vers eux pour libérer le pauvre gosse. Après, c’est noir. J’ai vu des choses se soulever, du feu … cette nuit, les Ramose étaient morts, la demeure en cendre. Quant à Sven, il avait échappé ce veinard par un coup de chance : il avait passé une nuit en douce dans la couche d’une femme. Mais chut. Le dite pas. Je veux pas qu’on me coupe la tête… »,
témoignage d’un assassin bourré. Intéressants témoignages, vous dirais-je. Mère détestait les Faibles et, après 38 années d’existence, je comprends pourquoi. Au lieu de sucer la force d’autrui, qu’ils servent à quelque chose. Qu’ils soient un soutien. L’esclavage offre cette chance : au lieu de finir dans la rue, c’est dans une demeure à rendre le Fort plus Fort. N’est-ce pas une belle chose ? Quant à cette affaire de sœur, j’ai été touchée, je peux vous l’assurer. Doutez, et je vous jette par-dessus mon oiseau géant. Quant à cette affaire : mon père était un scientifique. Et ces bocaux, c’étaient tout simplement des organes d’animaux, et nullement humains. Rien de tout cela n’existe. J’espère ne pas lire de tels mensonges prochainement, ou en entendre parler dans les ruelles. Je vous en tiendrai rigueur.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
Aucune région ne m’intéresse. Toutes ces régions ont rendu les hommes et femmes mous et laxistes. La région du Nord a droit au plus faible des Rois. La région de l’Est et de l’Ouest sont sous la direction de deux « Présidents » ou « Représentants » - ou trois, qu’importe, la division pointe son nez. L’eau ramollit votre morale à l’image de la peau fripée, la terre rend l’homme gros et « amoureux » et l’air n’est que synonyme de légèreté. Aucun n’a une quelconque fierté, ou passion, vis-à-vis de leur élément. C’est quoi cette histoire d’égalité des éléments ? Ou de vivre « tous » ensemble ? La Cité-Reine est un exemple pour beaucoup. Je peux vous assurer une chose : cela ne sera jamais le cas. Les quatre éléments ne peuvent pas vivre en harmonie. Le futur va vous le prouver, très vite je dirais. Je n'ajouterais qu’une chose : Le Sud est prêt à supporter tout personne de Feu, où qu’il soit. Et aucun mur, aucun glacier et aucune terre ne nous barrera la route. Le Feu sait soumettre à sa Volonté toute vie. Et je doute que j’aurais à le prouver dans le dit futur proche.
+ Quel est l'élément que tu haïs au plus au point ? Pourquoi ?
L’Eau, évidemment. Par nature, l’Eau et le Feu sont ennemis. Les populations de l’Eau prétendent que leur élément éteint bien des feux. Les populations du Feu acceptaient cette stupidité jusqu’à maintenant. Je soutiens le contraire : le Feu peut battre l’Eau. Demandez au peuple de la Terre le nombre d’incendies qu’ils n’ont pas pu éteindre immédiatement malgré la quantité d’eau usée. Enfin, et plus important, le Sud a changé sous ma Direction. Nos combattants sont mieux entraînés et poussés à l’excellence, l’armée constituée que des meilleurs et uniquement des meilleurs, et la passion et l’amour pour le « Feu » entretenue constamment au travers de chaque étape de la vie, ou de chaque communication faite. Si on ne croit pas en son élément, on sera toujours faible. Si l’on y croit à la supériorité du Feu – car elle l’est – alors il n’y aura plus à se méfier d’un quelconque élément. C’est à eux de se méfier de nous en tout premier lieu. Sauf l’Air. L’Air peut être notre Ami. Le vent gonfle le feu et l’aide à s’étendre sur bien des distances.
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
« Que Malagga vienne en aide à mon enfant ! Il a bientôt quinze ans, mais il ne montre aucun talent particulier pour les éléments ! Il semblerait qu’il soit un « exempt ». Je ne sais quoi faire. Dois-je en parler à mon époux, ou chercher la merci chez Sven ? L’un comme l’autre sont deux passionnés du Feu, et deux adeptes de la Loi du plus Fort. Pourtant, si le premier est un simple époux d’un mariage arrangé malheureux, le second était mon premier amant. Et l’un comme l’autre pouvait être le père de cet enfant. Sven le sait, mais nullement mon mari. Encore aujourd’hui je rougis de mon audace.
Mon époux est le meilleur ami de Sven. J’ai rencontré l’un comme l’autre il y a de cela une quinzaine d’années. J’étais la plus belle de la région à mon époque. Conscient de cela, mon père décida de me marier à une famille riche et influente. Il opta pour les « Yasi », extrêmement actifs politiquement parlants mais aux idées des plus radicales. Mon père se fichait : il voulait richesse et influence, et j’étais sa seule fille. Dès les premières minutes, je sus que je ne pourrais m’entendre avec Gerard, celui qui allait être mon époux. Il n’indiquait nul intérêt pour ma personne, il était rongé par l’ambition et semblait se complaire avec plusieurs femmes plutôt qu’une. Mais il était intelligent, et fidèle … surtout à Sven. Une histoire comme quoi ce dernier l’aurait sauvé d’une mort certaine. Puis pas mal d’histoires sordides de difficultés et amusements communes. Déjà à cette époque-ci, l’un comme l’autre brillait pour briser bien des vertus de jeunes filles, ou chauffer les couches de certaines épouses – voire mères de famille. Mais un pacte les liait : ne jamais toucher à la gente féminine de la famille de l’autre, englobant donc mère, sœur, épouse et cousines de premiers et seconds degrés.
Pourtant Sven brisa ce pacte-ci secrètement, avec moi. On se rencontra lors d’un repas donné par Gerard pour me présenter comme sa future épouse. J’étais belle pour lui mais être « obligé » d’être marié le dérangeait. Il m’ignorait plus par rébellion à sa famille que par véritable désintérêt pour ma personne – une chose que j’apprendrais tristement plus tard. Si seulement il avait montré plus de considération, bien des choses ou situations auraient pu être évitées. La honte ne m’accablerait pas aujourd’hui et j’aurais pu être une meilleure épouse. J’aurais pu établir un « véritable » lien de confiance avec mon époux. Cependant, le passé est le passé.
Si Gerard n'avait montré aucune considération, Sven avait comblé ce vide avec des caresses brûlantes et des baisers langoureux que. Par contre, Il n’avait jamais attenté à ma vertu. Je sentais bien que tout cela lui coûtait vis-à-vis de son « frère ». L’affaire ne dura pas longtemps, par ailleurs. Elle aurait pu s’arrêter là… sauf que j’étais devenue bien plus sublime le jour de mon mariage, avec mille et une artifices. Et j’étais en faim du corps de Sven. Lui, du miens. Cette nuit-là, mon époux fut abruti de somnifères et s'affala sur une chaise par Sven. Pour les invités, il avait juste emmené son ami dans la chambre. Puis il était sorti, en disant que je ne bouge pas. Aussitôt après, le voilà de retour, pour s’emparer de mes lèvres, puis de mon corps. Il disait que cette nuit était « sienne ».
Une seule et unique nuit car après cela, nous nous échangions plus un seul regard. Car chaque regard était synonyme de cette nuit, avec un époux et ami endormi traitement sur une chaise alors que l’épouse et l’ami poussaient à l’unisson des gémissements. Pourtant un regard s’échangea, lorsque mon ventre s’arrondissait quelques mois après. Pour beaucoup, c’était l’enfant à Gérard. Pour Sven, c’était « potentiellement » son enfant. Pour moi, c’était l’enfant à Sven, car mon époux ne m’avait pas touché bien des semaines. Ainsi, pour beaucoup dont Sven, l’enfant était né trop tôt mais robuste. Pour la sage-femme, et pour moi, nous savions qu’il était né à temps mais qu’il a été conçu avec un autre, le soir du mariage précisément. Cette vieille femme avait demandé a quand remonté les récents ébats à mon époux pour déterminer une date. Mais elle garda le silence. Je ne savais pourquoi, jusqu’à ce que Sven vienne un jour, et s’attarde sur mon chevet pendant que tout le monde était parti. Je compris, implicitement, qu'il avait suivi de loin au travers de cette sage-femme cette affaire-ci.
- Est-il le mien ? demanda-t-il dans un murmure, touchant le front de son « premier » enfant.
Je me taisais. Ce jour-là, comme les jours suivants. Je me contentais de dire « c’est le mien ». Je ne mentais pas, mais je ne disais nullement la vérité. Une subtilité de langage que peu de gens remarquait. Et celles ou ceux qui remarquaient étaient dans mon cas : un traître, ou une traîtresse.
Pourtant, ce secret ne peut plus durer. Mon enfant peut finir esclave, voire être mis à mort avec les lois de Sven. Sauf que Sven était venu souvent à la maison après la naissance de mon enfant, gratifiant de mille présents celui-là sous « prétexte que c’était l’enfant de son meilleur ami, et son meilleur allié ». A plusieurs reprises, il a promis à son ami qu’il en prendrait soin comme si c’était le sien. Et mon mari faisait de même, disant que les enfants de Sven seront traités comme les siens. A chacune de ces déclarations, Sven et moi nous nous échangions un regard coupable. Je crois que notre nuit et notre audace est une chose qu’il ne se pardonne pas. On le dit machiavélique, violent, colérique, égoïste … pourtant il sait être loyal à certaines personnes, surtout à celles qui l’ont soutenu pour bien des épreuves dont l’extension de son commerce, dont son coup d’Etat, dont ses projets de conquête. Je n’étais qu’une preuve d’égoïsme : une erreur faite en raison d’un fort défaut qui pouvait lui coûter un soutien amical, psychologique, politique et économique. Sans parler des dommages collatéraux : entrer dans la couche de bien des familles, on pouvait comprendre mais dans la couche de la mariée du meilleur ami la nuit de noce en endormant ce dernier ? Félonie et trahison. Ajoutons à cela que si on liait cet exempt à son nom, l’un comme l’autre était condamné. Par respect pour mon époux, pour la sécurité de mon enfant et pour une certaine considération à Sven dont le souvenir a été un confort malgré tout durant mes premières tristes années en tant que mariée, je ne peux révéler cette affaire à quiconque. Si ce n’est ce carnet que je brûlerai. Mais cela devait sortir, car j’étouffe dans mon mensonge. Mais plus important, je crains pour mon enfant ! Sven comme mon époux attendent impatiemment cette Cérémonie ! Que faire ? Que Malagga me vienne en aide ! »
Journal brûlée d’une ancienne maîtresse de Sven. + Quel est ton rôle au sein de ta région ?
Je suis le Dictateur de la Région du Sud. Je fais mon possible pour organiser les entraînements et l’éducation, en inspirant une confiance absolue en l’élément du Feu car c’est un élément puissant, qui domine sans contexte les autres éléments. Pour être Dictateur, j’ai réalisé un Coup d’Etat, car c’était nécessaire. La Politique précédente ne nous rendait nullement respectable aux yeux des autres nations, et éléments. Nous étions que des gueux du désert ! Aujourd’hui, nous sommes vus comme une Nation solide et tenace, avec un potentiel futur non négligeable ! Les critiques d’aujourd’hui seront oubliées plus tard, quand nous nous enrichirons et nous dominerons chaque parcelle de cette Terre.
Mes méthodes sont plus radicales, dont notamment le changement de la famille représentative au sein de la Cité-Reine. J’avais deviné que l’ancienne allait refuser de but en blanc chacune de mes propositions, et qu’il y aura trop de membres vengeurs si je tuais que le patriarche une fois Dictateur. Alors j’ai préféré tuer tous les membres, et mettre en place une nouvelle famille à qui j’avais fait bien des promesses en échange de son soutien dans mon coup d’Etat.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
Tout dépend de la faute. Et surtout l’image qui se véhiculera sur ma personne si j’intervenais à la mise à mort. Serais-je un héros acclamé ou un dictateur qui se trompait ? Enfin, est-ce qu’empêcher cette mise à mort m’apportera un bénéfice ou pas, au travers d’un nouvel homme de main ou alors en s’assurant de la fidélité de sa famille pour une grâce pareille ? Dans tous les cas, chacune de mes actions sera exécutée dans le Sud, pour sûr. Par contre, la véritable question sera de savoir si cela me sera bénéfique, ou pas !
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Osez-vous encore me poser une telle question après tout ce que j’ai déjà dit précédemment. Le Feu consume la Terre pour la réduire en tas de Cendre pitoyable. L’Air n’apporte que Force et Grandeur au Feu, ayant donc à se soumettre par nature à notre personne. Quant à l’Eau, si les éléments semblaient indiquer que l’Eau dominait, je savais par expérience que le Feu l’emporterait sur l’Eau. Nous avons une Passion qu’ils n’ont pas. Et dans un combat, quand les expertises s’équivalaient, seule la passion pour son élément pouvait faire pencher la balance. Donc oui, je suis persuadé de la suprématie du Feu.
Mais je suis aussi convaincu de la division. Je me moque de ceux qui prétendent qu’un homme de feu peut vivre au nord, et inversement. Quant à la Cité-Reine qui se prétend cosmopolite, j’attends avec impatience les premières revendications et problématiques. Car la division est dans notre nature, comme la loi du plus fort et du plus faible. L’unité, ce n’est qu’une illusion. Mais jusqu’à ce que l’humanité le comprenne, je me prépare. Je fais mes recherches sur ce cinquième élément qui peut m’assurer une victoire complète, ou signer mon échec total.
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
Mon père faisait déjà des recherches dessus. Et ma famille est morte en raison d’un de ces hommes. Alors, oui, j’y crois, et j’en suis témoin. Je mène à mon tour des recherches scientifiques à ce sujet. Certains prétendent que je fais des expériences humaines. Triste à dire, mais ce n’est guère vrai. Pour faire de telles expériences, il me faut un cobaye or on ne trouve pas des hommes et femmes de la matière si aisément.
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Je soutiens la Suprématie du Feu sur les autres Eléments. Je crois profondément que la Division est nécessaire pour l’Harmonie. J’adhère entièrement au système d’esclavage. Je voterai systématiquement à la mort des Exempt, des hommes et femmes si faibles qu’ils ne peuvent même pas prétendre à être des « esclaves », des soutiens aux plus Forts. Je crois en la loi du plus fort.
Je refuse qu’un Exempt soit considéré comme un citoyen ou un humain à part entière. A mes yeux, ils sont une anomalie génétique qui n’aurait pas dû voir le jour. Je refuse de croire que les Elément sont égaux : chacun combat l’autre, ou chacun renforce l’autre, soit une relation de soumission et de domination constante. Je ne crois pas aux politiques où le peuple élu son dirigeant car le peuple est stupide et ignorant ne sachant pas ce que la Région a « réellement » besoin pour avancer.
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
Le coup d’Etat s’est déroulé en deux grandes étapes. Une première étape a été de préparer la nuit où aura lieu ce changement subit de politique. Une seconde étape a été de faire face à tout imprévu lors de cette fameuse nuit.
J’étais l’homme le plus riche du Sud. Cependant, à bien des reprises, j’étais refoulé de bien des lieux ou décisions par mon prédécesseur et par la famille représentative du Sud. Chaque année, je voyais cette différence de style de vie et de pensées entre le Sud et les autres régions, et cela me frustrait. Je n’étais pas le seul à être frustré et je trouvais bien vite des « alliés » dans ma quête du pouvoir, une idée soufflée par une personne de mon entourage que j’apprécie beaucoup, et qui m’aide encore aujourd’hui. Si cela ne tenait qu’à moi, j’aurais tout simplement mis le feu à la résidence du chef laxiste et le tuer. Cependant, très vite, on me rappela à la réalité : il y avait la famille représentative qui pouvait inspirer espoir et complot à d’éventuels rebelles. En une nuit, il fallait tout simplement écraser l’ancienne politique et toute potentielle flamme de rébellion !
Calmé, je réfléchissais bien vite à un plan ingénieux. Pour la nuit du coup d’Etat, j'organisai une grande fête où j'avais convié la famille représentative ainsi que l’ancien « Roi », avec quelques familles influentes alliées – pour le soutien – et ennemies - pour qu’elles se rangent bien vite, et intelligemment, de mon côté. Pendant que chacun apprécierait une soupe, un bon repas et des desserts, une milice composée d’hommes loyaux et de mercenaires chers payés, barra les routes, prête à mettre en action mes différents ordres.
Puis, je fis un seul et unique geste. Je mis le feu à une grande torche, qui brillait comme un Phare pour toutes les habitations et ruelles des environs. Pour mes invités de « marque », c’étaient comme un signal du dernier verre à déguster. Pour mes « esclaves », c’était le moment de servir des verres empoisonnés pour le Roi et chaque membre de la famille représentative qu’importe l’âge et le sexe – mais personne ne le savait hormis moi et une certaine personne que je tairais le nom et l’identité. Pour ma « milice », en partie, c’était le moment de mettre feu à diverses représentations de ce Roi mort, ou de la famille représentative ou de toute idée d’égalité des éléments, ou encore de piller les logements de ces traîtres pour m’en apporter les richesses – mais surtout les actes de propriété et tous les secrets possibles et imaginables. Pour l’autre partie de la Milice, c’était entrer dans la salle, pour marquer mon pouvoir mais aussi intimider d’éventuels petits rebelles, quand j’allais prononcer les mots suivants : « En cette soirée, je suis votre nouveau Roi. Je déciderai seul, dorénavant. Et je vous présente la nouvelle famille représentative du Sud ».
Dès le lendemain, je ratifiais certaines lois, je changeais d’autres, je supprimais certaines, et j’en ajoutais d’autre. Les rues étaient sous surveillance de la Milice pour éviter tout débordement, et tout rebelle était chassé et maté publiquement comme exemple. Très vite, sans aucun support interne ou externe, chacun s’était soumis à moi de l'esclave au plus riche représentant de ma région.
Est-ce que je regrette quelque chose ? La mort de certains membres de l’ancienne famille représentative, dont les plus jeunes. Si je n’avais pas la certitude qu’ils seront utilisés dans un futur plus ou moins proches comme potentielle figure de rébellion, ou comme excuse pour cette maudite Cité-Reine de ne pas reconnaître le pouvoir de ma nouvelle famille représentative prétextant que le sang de l'ancienne vivait encore dans les environs, ils auraient pu vivre. Malheureusement, trop d’incertitudes régnaient en raison de leur sang et de leur ancêtre. Un risque que je me refusais de prendre.
+ Une dernière chose...
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