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Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara

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Filbor Othda

Filbor Othda
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❝ Métier : Chasseur de primes.
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~#~Sujet: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyMer 21 Juin - 15:09

    Rues labyrinthiques, grands bâtiments de pierre, marché bondé, bruyant, et énergique. Tel était le décors planté en la capitale dahudienne. Toutes ces caractéristiques ne correspondaient aucunement au méditatif chasseur de primes qui préférait de loin le calme et la beauté des lieux à des avenues hurlantes fourmillant de monde. Et pourtant, c'était désormais ici qu'il exerçait ses talents, convoités par dame Aspyn Birghild. En effet, celle ci avait besoin de lui, combattant expert dans la maîtrise de la terre et assassin de choix, pour mener l'enquête sur la récente disparition de sa soeur, Zora. L'atmosphère des lieux donnait presque la nausée au natif de Bleuzenn qui était habitué au grand air, aux espaces verts ainsi qu'au roucoulement des oiseaux au petit matin. Ici, ce n'était pas du vert mais du noir qu'il avait plein les yeux, les ruelles étant chargées au point même que la populace bouchait les principales artères de la cité cosmopolite. Du haut de sa chambre, loué à un propriétaire scrupuleux mais discret, Filbor étudiait avec un certain mépris et un dégoût prononcé cette ville profane. Il était, en effet, accoudé au rebord de sa fenêtre ouverte, rideaux au vent, légèrement penché dans le vide, laissant les pans de sa tunique pendre. Rien ici ne lui était familier. Rien ici ne lui plaisait. Il était ici par obligation, envoyé en mission contre des bourses bien remplies à chaque fin de lune. Aux yeux de beaucoup, le gorkien n'avançait guère dans sa tâche principale et se contentait de se pavaner dans les auberges du coin, d'errer dans la jungle en quête de tranquillité, voire encore de dépenser l'or des Birghild à tout va; néanmoins, il travaillait d'arrache-pied. Racoler les passants ou quelques membres plus ou moins éminents de la cour des Ergorn avait ses limites, la plus part du temps, ils ne savaient rien ou ne pouvaient lui apporter que quelques broutilles sans importance sur le quotidien, ou encore sur les préférences alimentaires et vestimentaires des fils de Karam. Avec le temps, il avait su se faire des informateurs plus ou moins fiables dans le milieu qui pouvaient le renseigner sur différentes choses, monnayant salaire bien évidemment; même si pour certaines crapules véreuses, le simple tintement de sa dague suffisait à les faire chanter comme des rossignols. Et puis, il y avait elle. Une informatrice toute particulière, un mets de choix servi sur un plateau d'argent qu'il avait rencontré selon le bon souhait de la Providence : Kara Ergorn, femme du tant redouté Khorde Ergorn, futur chef du clan. Une aubaine pour l'espion. Elle était un véritable puits de science en matière de renseignements sur les représentants Feux, qui étaient donc sa famille par alliance. Tout ce que devait faire Filbor, c'était creuser ce puits pour pouvoir y puiser son eau sacrée.

    D'un bond, l'espion quitta son petit perchoir pour finalement retourner à l'intérieur de sa petite chambre à peine meublée, qui ne comptait en son sein qu'un sommier, une table de chevet et un semblant d'armoire dans lequel il avait rangé son strict minimum : vêtements, armes, et nourritures. S'apprêtant à partir, enroulé dans une longue tunique sombre aux motifs d'argent, il tira d'un sac cousu, fourré dans sa petite armoire, une dague recourbée qu'il s'amusa à faire glisser entre ses doigts habilement, avec une dextérité époustouflante, avant de finalement faire glisser le poignard dans la manche de son long habit afin de le dissimuler. Il avait prit pour habitude, à chaque sortie en ville, de prendre une arme pour pouvoir éventuellement se défendre d'un assaillant surprise, pour pouvoir remplir un contrat, ou alors même pour arrêter un voleur à l'arraché et ramener sa bourse à une femme éplorée.. Cependant, c'était surtout parce qu'il avait l'habitude de sentir l'acier froid contre sa peau pour pouvoir se sentir protégé, pour pouvoir se sentir à son aise et ne pas craindre une potentielle attaque ennemie. Il s'imaginait que tout soldat orandien, après avoir goûté au sang, devenait plus ou moins paranoïaque et avait du mal à se balader, tout comme lui, sans une arme blanche prête à être dégainée pour parer le moindre coup pouvant lui être porté. De plus, aujourd'hui, il avait bien besoin d'une arme. En effet, c'était aujourd'hui encore qu'il voulait sortir son atout de sa manche : Kara. Il avait récemment envoyé une missive discrète à la métisse pour lui donner rendez-vous dans une boutique, situé dans le centre de la capitale, plus précisément dans la rue du grand marché quotidien de Lucrezia. A l'heure actuelle, elle ignorait qu'elle était une informatrice importante du réseau de filature de Filbor, elle se pensait simplement être une bonne amie à qui Il avait un jour porté de l'aide, après avoir découvert les effroyables balafres dont l'avait gratifié son époux pour lui faire savoir son grand amour. Quelque part, le méditatif se sentait coupable d'abuser, comme le faisait Khorde à sa façon, de la bonté d'une femme brisée par son couple dans le seul but de gratter quelques pièces aux Birghild. Si il pouvait, il ferait certainement autrement pour récolter des informations précieuses sur la famille représentante mais les proches des Ergorn n'étaient en général pas très bavards, même avec l'aide de l'alcool, et ils étaient très difficiles à dénicher. Kara était, en quelque sorte, une pièce rare qu'il ne fallait pas perdre de vue tant elle était essentielle au bon déroulement de la mission du chasseur de primes. Jamais il ne pourrait rencontrer une personne plus proche des trois héritiers de Karam qu'elle. Malheureusement, il commençait à voir en elle autre chose qu'une simple informatrice comme il l'aurait espéré. Cela aurait été bien plus facile de la dépersonnaliser totalement, qu'elle soit hautaine, méprisable, misanthrope -comme son époux- mais elle était certainement la plus humaine des Feux qu'il avait croisé jusqu'alors. Il s'attachait à elle, il la voyait également comme une bonne amie, et cela l'ennuyait profondément de se servir d'elle avant tout comme d'un banal informateur infiltré au camp adverse. Elle était, elle aussi, sans même s'en rendre compte, complice d'une manigance politique de haut rang, et était devenue malgré elle une espionne à la solde de Filbor …

    Il descendit les marches grinçantes de la propriété dans laquelle il siégeait durant ses visites à Dahud, s'inclina respectueusement devant deux nouveaux clients qui bavardaient à une table en bois en se jetant des cartes l'un face à l'autre sans afficher l'ombre d'un sentiment sur leurs visages fripés et immobiles. Il se tourna ensuite vers la fille du propriétaire, une demoiselle d'à peine vingt ans qui contrôlait à peine son pouvoir aqueux et dont les seules préoccupations était la prospérité de l'affaire familiale, elle allait toujours très rapidement et paraissait très anxieuse. Son unique but dans la vie, à cette pauvre fille tenue par le bout du nez par son odieux paternel, c'était de trouver un mari décent pour pouvoir apporter à son géniteur fierté et descendance, en contre-partie d'une faible dot que son avare de père voulait minimiser le plus possible. Cette petite brune disgracieuse avait, par dépit, tenter de charmer bon nombre de clients dans l'espoir que l'un de ceux ci, à la fin de son voyage en ces terres, l'emmène avec lui vivre de beaux jours. Jusqu'alors, les seules demandes qu'elle eu reçu furent celle d'un vieil agriculteur du coin, veuf de deux femmes et accusé du meurtre de l'une d'entre elle; et celle d'un seznien de passage ici qui voulait en faire sa sixième femme. Pauvre petite. Au salut de son invité, elle répondit par une courbette maladroite car rapide, et s'empressa de fuser à l'autre bout de la pièce pour pouvoir apporter des papiers à son père que Filbor se targua bien de saluer avant de franchir la porte du domicile.

    Il s'immisça alors dans la marrée humaine en dissimulant son visage sous un chapeau sombre à visière tombante pour pouvoir se voiler le regard. Il se laissa presque porté par les mouvements contraires du marché vivant et se tira finalement du troupeau pour se glisser dans une ruelle. Le Terre arpenta celle ci un moment, rencontrant sur son passage quelques personnages atypiques : des passants pressés fuyant les regards des ivrognes tapis dans l'ombre ou des mendiants se lamentant sans cesse en contant des histoires personnelles que cette ville ignorait, préférant vivre dans l'obscurantisme vis à vis de la pauvreté, de la précarité et de l'insalubrité qui étaient pourtant les maîtres mots ici bas. A chacun de ces sans abris, Filbor glissa une pièce dorée sans chercher à entendre les remerciements que balbutiaient certains d'eux après s'être jeté sur le cercle lumineux. Après avoir quitté l'une des veines secondaires de Lucrezia, il se glissa jusqu'à une rue un peu plus lumineuse que celle qu'il venait fraîchement de quitté et marcha en suivant de loin une meute de gardes qui encerclait quelque chose, ou quelqu'un. Ici, la pauvreté semblait presque avoir été banni pour laisser passer aristocrates, nobles marchands, tabellions et hommes d'affaires divers qui s'enrhumaient au moindre signe de déchéance sociale. Des personnes oisives et imbues de leur personne, pour la plus part. Ils se pavanaient dans des vêtements brodés, le ventre cerclé d'une énorme ceinture dorée, la moustache brossée, les cuirs des chaussures cirés, et les cheveux gominés. Les femmes avaient des visages blancs, de grandes robes tellement denses qu'elles prenaient sur le par-terre de pierres la place de trois alors qu'elles dépassaient à peine les soixante kilogrammes sous leur carapace de tissu. Suivant toujours de loin les gardes, dont le nombre avait été augmenté depuis l'incident du bal, prêt à dégainer sa dague à tout moment, il bifurqua avant eux dans une nouvelle ruelle afin de pouvoir pénétrer dans la boutique d'herbes médicales avant que celle ci ne soit fermée pour permettre à Kara Ergorn d'y faire ses courses en toute tranquillité. Il foula plus rapidement encore le sol et se glissa finalement sans trop d'encombres dans la boutique, en attendant son informatrice. Comme prévu, il vit un garde entrer pour inspecter les lieux de façon assez sommaire, la main posée sur la garde de son épée, avant de finalement ressortir de la boutique assez grande dans laquelle ne se tenaient que le couard vendeur, un homme moustachu qui semblait être médecin, et deux bonnes femmes cherchant une pommade dans le mauvais rayon. Parfait.

    L'amateur de botanique fit semblant de regarder quelques fioles contenant des brins d'herbes médicinales qu'il pesa en les prenant entre son index et son pouce, inspectant également l'intérieur de la fiole transparente, avant de reposer celle ci dans un étui conçu pour le rangement. Il quitta l'arrière-boutique et se rendit discrètement jusqu'à l'intersection entre deux rayons, il se mit dans l'angle mort des gardes qui surveillaient scrupuleusement chacun leur tour les courses de la belle brune qui elle, se trouvait aussi au niveau de l'intersection entre les deux rayons, mais à la vue de ses gardes. Jetant un rapide coup d'oeil sur les achats de la jeune femme, Filbor l'aborda avec ces mots : « Tu devrais prendre du macérât de millepertuis pour apaiser la douleur des brûlures. » Dit-il calmement en retirant lentement son chapeau pour le poser sur une étagère, à côté de certaines plantes. Il s'adossa au mur pour pouvoir l'entendre et se faire entendre tout en gardant un volume sonore assez bas. « Ce sont des petites fleurs jaunes dont les pétales sont mis en arrière et qui expose son coeur strié par de belles aiguilles jaunes, ce sont en réalité ses poches qui lui servent à sécréter de petites merveilles pour la médecine. » Expliqua encore l'herboriste à son interlocutrice, tout en laissant ses bras le long de son corps, affichant un petit sourire en coin après avoir débuté la conversation de la sorte. « Heureux de voir que tu as bien reçu le message, Kara. » Dit-il simplement en conservant son beau sourire sur ses lèvres, restant adossé dans l'ombre tandis qu'elle demeurait dans la lumière du jour naissant.
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Kara Ergorn-Jaggde

Kara Ergorn-Jaggde
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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyVen 7 Juil - 11:28

La main de Kara trembla de surprise, menaçant de faire tomber la minuscule fiole emplie d’un liquide verdâtre qu’elle tenait, lorsque la voix grave et basse de son ami s’éleva à quelques dizaines de centimètres d’elle, attirant immédiatement toute son attention. Vérifiant du coin de l’œil que les gardes, qui la suivaient depuis qu’elle avait osé mettre un pied en dehors du palais des Ergorn, ne la surveillaient pas d’un trop grand intérêt et n’avaient pas remarqué sa réaction, Kara leva les yeux sur l’homme se tenant dans l’ombre près d’elle. Un léger sourire presque invisible s’installa sur son visage, presque soulagée de voir que le message reçu plusieurs heures plus tôt dans la journée n’était pas une réplique destinée à la mettre en danger. Lorsque le morceau de parchemin avait atterri entre ses mains, elle-même assise dans le petit salon de ses appartements afin de manger son repas du matin, la belle brune avait cru à une entourloupe censée la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de son époux. L’enveloppe, cachetée d’une cire presque banale, ne comportait aucune écriture à l’extérieur et lui avait été transmise par un domestique qu’elle n’avait jamais encore rencontré — et pourtant, elle vivait dans ce palais depuis plusieurs années à présent. Le visage baissé, les yeux fuyants, il n’avait pas dit un mot, lui fourrant le message dans les mains avant de fuir hors de la pièce, ne laissant derrière lui qu’un courant d’air léger disparaissant bien vite. Un instant, Kara avait pensé à un Air ayant réussi à s’infiltrer dans le palais pour lui apporter des nouvelles de Brilek, le petit-ami d’un Représentant Air ayant dû fuir à Sterenn suite aux conséquences désastreuses de la mort du Thenkar. Le jeune homme avait rigoureusement refusé l’aide pourtant gratuite de la femme Ergorn, même lorsque celle-ci avait tenté d’appuyer là où ça faisait mal en soufflant que Teb risquait de s’inquiéter, et c’était pourquoi Kara avait engagé un homme relativement discret pour le suivre à la trace afin de vérifier qu’il ne se mettait pas dans des situations dangereuses ou compromettantes pour aider son compagnon.

Sa surprise fut d’autant plus grande quand Kara sortit de l’enveloppe un simple bout de parchemin, assez petit pour entrer dans l’étui sans avoir à être plié, sur lequel étaient écrits quelques mots d’une main ferme mais rapide. Le message avait été signé d’un F majuscule, seul signe capable de faire comprendre à Kara qui était l’auteur de la missive. Mais c’était également cette lettre, accolée d’un point noir, qui lui avait mis le doute, la laissant pensive pendant de longues minutes, les yeux posés sur ce qu’elle tenait dans les mains. Cela ne faisait pas très longtemps qu’elle avait rencontré Filbor, cet homme qui l’avait soignée sans dire un mot sur les marques et coups qu’il avait dû masquer pour qu’elle puisse repartir comme si de rien n’était. A chacune de leurs entrevues, il n’avait pas pipé mot ni même posé de questions sur les causes de ces cicatrices, semblant comprendre inconsciemment que rien ne sortirait de la bouche de la Feu. Il faisait partie des rares personnes à ne pas essayer de s’immiscer dans sa vie privée, à ne pas tenter de lui faire comprendre qu’elle faisait une grave erreur en demeurant aux côtés de son mari violent. Kara savait très bien ce qu’elle risquait à vivre avec Khorde, étant son épouse depuis une vingtaine d’années et subissant cette violence quasi permanente depuis tout autant de temps, mais elle savait aussi bien ce qu’elle risquait en tentant de le fuir. Quelques jours après leurs fiançailles, après les premiers coups reçus, elle avait bien essayé de prendre la poudre d’escampette, de continuer sa vie de femme libre, essayant de parvenir jusqu’aux canyons pour y commencer une vie de fugitive. Malheureusement, elle avait été rattrapée par un chasseur de primes, qui l’avait ramenée à son fiancé empli de rage, prêt à la punir pour son insolence et pour ce défi qu’elle lui avait jeté sans s’en rendre compte. Kara n’hésitait plus à rabrouer ceux qui ne restaient pas à leur place, ne supportant plus qu’ils osent lui dire ce qu’elle devait faire alors qu’ils ne savaient visiblement pas ce qu’elle vivait au quotidien, eux qui ne faisaient que se baser sur quelques traces de doigts visibles sur ses bras ou son cou. C’était peut-être pour cette raison que Kara appréciait tant Filbor, cet homme qui savait rester silencieux au bon moment mais qui était là pour la soutenir quand elle avait besoin d’une épaule. Malgré son lien très fort avec Ranrek, son beau-frère, la Feu ne pouvait pas venir à lui pour trouver refuge le temps de se soigner, car cet homme si charmant deviendrait un homme prêt à tuer son frère, ce que Kara refusait catégoriquement.

L’heure du rendez-vous s’approchait de minutes en minutes et Kara hésitait toujours autant à se rendre dans cette boutique du centre de Lucrezia. Elle aurait pensé que l’homme lui aurait demandé une rencontre dans un endroit plus discret, à l’abri des regards, mais d’un autre côté, le petit magasin était typiquement le genre d’endroits où la Ergorn pouvait se rendre sans attirer l’attention de ses gardes. Ceux-ci savaient parfaitement ce qu’elle subissait et ne pipaient mot quand elle avait besoin de récupérer quelques affaires pour ses blessures ; pourtant, elle savait très bien qu’ils n’hésitaient pas un instant à tout rapporter à son époux. C’était bien pour cela qu’elle faisait attention à ne pas avoir de comportement déplacé. Ce fut l’envie de sortir de l’atmosphère toujours aussi pesante du palais qui la poussa à rejoindre la boutique, s’habillant presque en toute hâte lorsqu’elle comprit qu’elle n’avait plus beaucoup de temps. L’hésitation lui avait fait perdre le fil du temps et elle ne voulait pas que Filbor s’inquiète de ne pas la voir arriver. Ses bras étaient masqués par de longues manches et son visage avait été miraculeusement épargné par les coups de la veille. Peignant rapidement ses longs cheveux déjà démêlés, elle avait été prête en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Le troupeau de gardes qui l’accompagna jusqu’à l’échoppe la fit grimacer tout au long du court voyage ; même si leur présence était censé la rassurer, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils ne faisaient que marquer son dos d’une cible rouge vif, à visiter les rues d’un cortège aussi important. En temps normal, elle parvenait à convaincre ses gardes que ce n’était pas la peine de la suivre d’aussi près, qu’ils pouvaient très bien réagir en temps et en heure s’ils la suivaient de quelques pas en arrière ou en avant, mais suite aux ordres explicites de Khorde, ses demandes n’étaient plus que caprices d’enfant ignorés.

Une fois entrée dans le magasin, Kara s’était directement dirigée vers quelques plantes qu’elle avait pour habitude d’acheter dès qu’elle sortait ; efficaces contre certaines douleurs et infections, elles partaient très vite et la Ergorn s’en faisait un petit stock dès qu’elle le pouvait. A cet instant, pourtant, elle n’avait pas l’esprit à réfléchir aux plantes, remèdes ou toute autre chose dont elle pourrait avoir besoin ; ses pensées n’étaient fixées que sur la compagnie de Filbor, lui-même appuyé sur le mur, caché des gardes qui pouvaient entrer dans la boutique à tout instant. Ils étaient restés à l’extérieur après avoir vérifié le dedans, gardant la porte — et faisant certainement fuir des clients rien que par leur présence. « C’est très gentil de ta part de m’indiquer ces plantes, mais je doute fortement que je puisse m’en servir sans y laisser des plumes ». La voix de la belle brune n’était pas plus forte que celle de Filbor, alors qu’elle tournait légèrement le dos à la porte de sorte que les gardes, s’ils entraient, ne puissent pas voir ses lèvres bouger. D’un geste de la main, Kara reposa la petite fiole à son endroit d’origine avant d’en attraper une autre, plus grande, contenant un liquide dont elle ne parvenait pas à distinguer la couleur. Elle faisait mine de s’intéresser avec grande passion à ce qu’elle avait devant elle, mais Kara était bien plus captivée par Filbor et la raison de sa demande. La missive ne lui avait pas permis de comprendre l’intérêt de ce rendez-vous, mais malgré ça, Kara était ravie d’avoir décidé de venir, même si une certaine peur d’être découverte l’empêchait de se détendre complètement. « J’ai bien reçu le message, mais il ne contient pas grand-chose. Était-ce par manque d’encre, manque de temps ou parce que tu avais terriblement envie d’attiser ma curiosité ? Si c’est le premier cas, je peux très bien te fournir en encre et plumes ». Un sourire amusé s’était finalement implanté sur les lèvres de Kara, lui faisant oublier la soirée de la veille.
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Filbor Othda

Filbor Othda
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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyDim 16 Juil - 15:09

    Le chasseur de primes connaissait désormais la femme de Khorde depuis un certain temps. Il se souvient juste qu'il s'était immiscé dans une ruelle dans laquelle la pauvre femme cherchait discrètement de quoi effacer les traces laissés par son époux sur sa peau d'ébène. Il faut dire que le futur représentant Feu n'était pas un modèle de vertu et qu'il aimait passer ses nerfs sur ce qu'il avait à portée. Malheureusement pour elle, Kara était toujours à portée, étant donné qu'elle était sa femme. Elle n'avait très certainement pas prévue d'être traité de la sorte lorsqu'elle a accordé sa main à celui-ci. Peut-être avait-elle miroité un avenir agréable, doux, et florissant au bras d'un homme dont le nom seul suffit à faire taire les plus bavards, à effrayer les plus hardis et à faire pâlir les plus riches. Les Ergorn sont connus sur tout le continent, et sont généralement craints. Enfin, de ce que sait Filbor. Lui, il ne craignait pas spécialement la famille de Karam, car ils n'avaient rien de bien effrayants, même si certains les idéalisent pour parfaire le cauchemar dans lequel ils se bercent lorsqu'ils entendent parler de cette grande famille. Une légende s'était presque érigée tout autour de ce nom à tel point que cette famille parait presque bénie des dieux, à en croire certains. Leur puissance et leur notoriété sont, selon le gorkien, volées. Après tout, quel genre d'homme puissant oserait frapper une femme sans défense qui ne rêve que de bonheur, et non pas de pouvoir. Penser à cette crapule faisait palpiter une veine du front de Filbor. En preux chevalier, il se permettrait bien de gifler Khorde afin de bafouer son honneur et de le remettre à la place qui était sienne. Son comportement était exécrable, et indigne de la réputation qu'on lui prêtait dans les quartiers Sud, voire même à Sezni, d'après certains voyageurs qui lui rapportaient qu'au delà des dunes de sable, le travail des Ergorn est fortement apprécié par l'opinion public, comme par les élites sezniennes. Peut-être qu'il était coutume de frapper sa compagne dans les terres arides du Sud, mais en tout cas, pour tout autre habitant d'Oranda, c'était une honte.

    Adossé à un mur dans lequel était creusées de petites alvéoles afin que soient exposées différents remèdes, plantes ou autres grigris mystiques ayant pour effet bénéfique de soustraire l'utilisateur à ses maux. Une douce odeur végétale planait dans l'air. C'était le produit de toute l'engeance arboricole du magasin qui tournoyait autour d'eux et les enivrer de leur doux parfum comme un ivrogne s'enivre de son breuvage. Et à travers cette combinaison de différentes senteurs naturelles, cet océan de parfums si particulier, prospéra une tonalité singulière. Un arôme atypique qui rappelait les huiles de corps, qui apportait un brin exotique à la boutique qui embaumait déjà les narines du quarantenaire. Cette douce essence provenait d'elle, de Kara. Sans même l'avoir en visuel, Filbor la savait proche de lui, derrière le même mur que le sien, tournant le dos à ses gardes du corps en alerte après les récents évènements de la capitale qui avaient rendu assez difficile le retour du Terre en ces lieux. Il eut affaire à différents contrôles et la vigilance était à son paroxysme entre les murs de Lucrezia. Plus encore qu'auparavant, la ville était réellement vivante : elle avait des oreilles pour entendre des conspirateurs, des yeux pour transcender de son regard un éventuel assaillant, et une bouche pour venir susurrer aux oreilles de qui-veut-l'entendre les manigances politiques qui la secouaient. Avec pareil climat de tension, il était difficile pour le chasseur de primes de mener à bien sa mission. Il était déjà difficile de voir Kara, son informatrice à son insu, habituellement mais là, c'était devenu mission impossible. Il avait dû passer par un intermédiaire pour porter son message à la bonne personne. Ce n'était pas son genre d'envoyer des oiseaux portés son petit courrier personnel, et cela le dérangeait un peu de devoir faire face à ces rivalités politiques pour aider dame Aspyn. La politique de ce pays le rendait déjà malade en temps normal, mais alors de nos jours, elle l'horripilait au plus haut point. Comment survivre dans pareil monde où les politiciens, tels des squales, se jettent à corps perdu sur leurs proies au nom d'un banal amendement qui n'a même pas le mérite de pouvoir changer la société ? Aucun ne prône la liberté, tous ne cherchent que le profit, les honneurs, la reconnaissance, la richesse, le pouvoir. Tout ce que parviendra à produire une réunion au sommet entre les représentants des familles influentes à Dahud, c'est une guerre totale entre les éléments. Rien de plus.

    Ayant commencé à aborder de façon singulière sa comparse, évoquant habilement son remède à base de millepertuis pour engager la conversation avec aisance tout en se reposant sur un parler fin et ayant pour but de leur épargner des salutations bien trop conformes à l'étiquette, Filbor afficha un mince sourire tout en restant camouflé derrière son petit muret. Jouant également son jeu, l'épouse de Khorde lui rétorqua presque aussitôt : « C’est très gentil de ta part de m’indiquer ces plantes, mais je doute fortement que je puisse m’en servir sans y laisser des plumes » Là, elle évoquait vraisemblablement son tyran de mari qui n'était aucunement le preux chevalier que l'on vantait au Sud. Ne voulant pas gangréner la conversation en évoquant à son tour cet indésirable, l'espion des Birghild se contenta d'ajouter avec un brin d'humour : « Si bel oiseau ne devrait pas avoir à délaisser son beau plumage. » Même si ses paroles, encore une fois, était pleines de sous-entendus à l'égard du brutal amant de son interlocutrice. Le compliment était également là pour la mettre à l'aise et en confiance, tout en essayant de lui faire oublier Khorde qui, assurément, ne l'avait peut-être jamais réellement complimenté. Du peu qu'il se souvienne des enseignements de sa mère avant que celle ci ne sombre dans l'oubli le plus total, celle ci avait appris à son fils qu'il était bon de chérir toute femme, d'être doux, attentionné, délicat et savoir la flatter pour paraître gentil-homme. Car la femme est bonne, la femme est donneuse de vie et sans elle, le monde se mourrait. Tarlyn aussi prônait l'amour de la femme, véritable mère-nourricière pour Oranda. Il était donc normal d'être si élégant et si courtois envers Kara, aux yeux du fidèle serviteur de Tarlyn.

    « J’ai bien reçu le message, mais il ne contient pas grand-chose. Était-ce par manque d’encre, manque de temps ou parce que tu avais terriblement envie d’attiser ma curiosité ? Si c’est le premier cas, je peux très bien te fournir en encre et plumes » S'enquit-elle encore avec malice. Un nouveau sourire naquit sur le visage de l'espion alors que sa tunique glissait sur le mur et qu'il commençait à poser le sommet de sa tête contre le bois d'une armoire située dans son dos, sur son côté droit. L'Othda retint un léger rictus qui aurait put amorcer un ricanement, et répondit à son tour : « Désolé de te décevoir mais disons qu'au vu du renforcement de la sécurité dans la ville, il m'aurait peiné que mon message soit intercepté par un de vos gardes et que celui ci ne lise la missive. Ne m'en veux pas de rester le plus évasif possible quand je couche sur papier quelques mots, mais c'est dans ton intérêt. Il serait fâcheux que ta garde rapprochée apprenne pour cette entrevue et que je ne finisse par croupir dans une des geôles de ton beau-père, non ? » Expliqua t-il avec amusement. La raison évoquée était vraie, il voulait éviter d'être pincer aux côtés d'une femme portant le nom d'Ergorn, cela serait bien fâcheux, mais il ne se laisserait certainement pas capturer si facilement. Il avait quelques poignards dans ses manches et sa maîtrise de son élément lui permettrait aisément de fuir ou de se défaire de quelques adversaires, fines lames de l'escouade personnelle des Ergorn. Dans un combat singulier, il n'était pas favori, mais tant que la fourberie et la tricherie auront leur place dans un affrontement éclatant en pleine rue, il aura un avantage certain sur de pauvres soldats en armure.

    Toujours camouflé dans l'ombre afin de ne pas être vu par les gardes qui rôdaient devant le magasin, faisant s'écarter de plusieurs mètres les pauvres passants de la porte d'entrée qui n'avait plus teintée de sa petite cloche annonçant l'arrivée d'un client depuis dix bonnes minutes déjà, le natif de Bleuzenn reprit : « J'ose espérer que je n'ai pas dérangé dans ta routine quotidienne. » Demanda t-il en laissant son regard fureter sur quelques articles présents en face de lui, arrivant à voir l'ombre de la grande basanée sur le sol, mais aussi son reflet se répercutait sur quelques objets comme des écuelles de verre, des fioles ou des béchers contenant diverses effusions. Par la même occasion, après avoir perçu quelques brides du visage de Kara dans le verre, il inspecta du regard les quelques clients qui, ayant reconnus la femme de Khorde, s'étaient dispersés aux quatre coins du magasin pour éviter d'avoir des ennuis en s'approchant trop près d'elle, s'imaginant peut-être qu'elle était toute aussi dangereuse et détestable que son époux. Dans un murmure, le gorkien s'exprima à ce sujet : « On dirait que la plèbe se méfie de toi. Tu as certainement appris à vivre avec, non ? » Demanda t-il encore, s'intéressant somme toute, et malgré lui, au bien-être de son interlocutrice alors qu'il pourrait très bien se contenter de lui extorquer quelques informations sans même chercher à tisser un lien d'amitié avec elle. C'est ce qu'il aurait fait avec certains informateurs, mais elle, elle était assez spéciale à ses yeux sans qu'il puisse réellement expliquer pourquoi. Ce n'était pas très professionnel de sa part de laisser son empathie influer ici, cela pourrait être dangereux de se lier d'une amitié trop forte avec celle qui, peut-être, lui forgera l'épée pour faire tomber de leur piédestal sa propre famille. A croire qu'il aimait les risques inutiles...


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Kara Ergorn-Jaggde

Kara Ergorn-Jaggde
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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyLun 21 Aoû - 16:26


Kara ne parvenait pas à distinguer son interlocuteur avec précision, ne pouvant que déterminer vaguement où il s’était posé grâce à sa voix qui portait jusqu’à elle. Plissant les yeux dans l’intention de le voir ne serait-ce que quelques secondes voire moins, la Feu retint un soupir d’agacement lorsqu’elle comprit qu’elle ne pourrait pas observer cet homme placé à ses côtés sans qu’il ne le veuille et accepte de se déplacer. En un sens, elle comprenait parfaitement qu’il eut ainsi choisi de se mettre en retrait pour ne pas se faire remarquer par les gardes ; ne sachant que trop bien ce qu’il risquait de se montrer aussi avenant et proche d’elle, Kara ne souhaitait pas qu’il se mette en danger pour quelques envies qu’elle pouvait ressentir. Si cela n’avait tenu qu’à elle, cela ferait déjà un moment qu’elle aurait envoyé paître les gardes, les forçant à sortir une bonne fois pour toute du magasin pour la laisser en paix — ainsi que les quelques clients qui n’osaient pas s’approcher d’elle ni même sortir de peur de passer devant les gardes —, mais cela aurait tôt fait d’attirer leur attention. Quel genre de femme souhaitait plus être dans son intimité qu’être protégée ? A vrai dire, la femme Ergorn ne se sentait pas vraiment protégée par les gardes qui la suivaient sans cesse depuis l’attaque du bal, voilà il y a un moment maintenant. A chacun de ses pas, de ses gestes, la Feu se sentait plutôt épiée, surveillée, certaine que le moindre faux pas serait relaté à son époux. Cependant, depuis une certaine discussion entre elle et une autre femme d’une trempe bien supérieure, Kara ne parvenait plus à ressentir la même frayeur vis-à-vis de son mari qu’avant. Elle avait beau eu quelques rechutes depuis, elle comptait bien sortir de cet enfer qu’elle vivait depuis plusieurs décennies.

Le compliment murmuré par Filbor glissa sur la peau de la brune, lui occasionnant un frisson de plaisir qu’elle n’avait plus ressenti depuis un moment. Les flatteries n’étaient pas le genre de plaisirs auquel Khorde s’adonnait envers sa femme, bien au contraire, et lorsque Kara en recevait de la part d’inconnus ou d’hommes venus pour discuter avec son époux, ils n’avaient pas autant de valeur que lorsqu’ils sortaient de la bouche de Filbor. Sans qu’elle ne sache vraiment comment, la femme à la peau mate avait toute confiance en ce que son ami pouvait lui dire, au contraire des paroles prononcées par ceux qui semblaient plus intéressés par l’argent et la stature de Kara que par la personne qu’elle était vraiment. Aux côtés de cet homme qui lui avait permis de cacher des traces sans dire un mot, elle parvenait enfin à faire fi des usages et conventions qu’on lui avait inculquées pendant tant d’années ; elle pouvait redevenir elle-même, cette jeune femme qu’elle était alors à Sezni, le temps de quelques secondes, de quelques minutes, sans devoir faire attention à ses paroles, à ses gestes. Si l’envie lui prenait de rire à gorge déployée, elle n’avait pas à s’inquiéter qu’une main vienne entourer son cou pour la prévenir qu’elle allait trop loin. Avec Filbor, elle se sentait de nouveau libre, malgré les gardes et les précautions à prendre.

Se détournant totalement de l’étal devant lequel elle s’était arrêtée, Kara s’apprêtait à s’enfoncer plus profondément dans le magasin pour tenter de rejoindre son ami lorsque celui-ci continua la conversation, lui expliquant le pourquoi de son message si court et succinct. Elle comprenait parfaitement pourquoi il avait fait le choix d’une missive aussi énigmatique, surtout en ces moments plus que troubles qui ne donnaient guère envie de se faire attraper et mettre en prison. La violence et la brutalité étaient de mises dans ces endroits réputés pour tuer les plus faibles et pour anéantir les plus forts ; malgré le peu qu’elle connaissait de Filbor et de sa capacité à survivre à beaucoup de choses — car même sans savoir ce qu’il pouvait faire dans la vie, Kara était persuadée qu’il n’était pas un simple marchand —, elle était certaine que survivre dans les geôles des Ergorn était aussi facile qu’éviter d’être mouillé en plongeant dans un lac. Filbor enchaîna sur la peur manifeste que le peuple tout élément confondu semblait ressentir envers elle. Lançant un regard censé être discret par-dessus son épaule en réflexe à l’observation de son ami, Kara eut tout juste le temps d’apercevoir un regard bleuté posé sur elle avant que l’homme ne baisse immédiatement la tête vers le sol, reposant sans même regarder ce qu’il tenait à la main.

Kara n’avait jamais voulu ce genre de vie. Faire fuir les passants par un simple regard et se faire traiter comme une esclave par son époux était loin de la vie de rêve qu’elle s’était imaginée avant qu’elle ne passe sa Cérémonie. Mais la vie en avait décidé autrement. Ses parents en avaient décidé autrement. N’étant qu’une femme dans un monde d’hommes, elle n’avait pas eu son mot à dire lorsqu’elle avait appris qu’elle allait être mariée à un homme dont elle ne connaissait que des rumeurs. Haussant à nouveau les épaules pour tenter d’oublier ce fameux jour où elle avait rencontré Khorde pour la première fois, Kara pinça légèrement les lèvres. Elle ne voulait pas penser aux gens stupides qui avaient peur d’une femme de quarante-et-un ans qui n’était qu’au niveau 2 de maîtrise de son élément.

Décidant d’accéder à son envie d’enfin voir Filbor, Kara se recula brutalement de l’étagère devant laquelle elle était et fit le tour d’une autre afin de rejoindre l’endroit où elle pensait que Filbor se trouvait, quittant ainsi les rares espaces où les gardes pouvaient la voir. Elle espérait que ceux-ci n’essaient pas de la retrouver, mais l’endroit étant très sombre, elle comptait sur leur intelligence pour ne pas tenter de se perdre dans ce commerce qu’elle connaissait bien mieux qu’eux. Au détour d’une armoire, elle aperçut enfin la silhouette de son ami, posé contre un mur non loin de là où elle se trouvait quelques secondes plus tôt. Essayant de rester malgré tout maîtresse d’elle-même, Kara s’arrêta à un bon pas d’écart, une distance tout à fait convenable pour une femme de son rang en compagnie d’un simple ami — ou tout du moins elle souhaitait s’en convaincre un minimum —, un grand sourire aux lèvres. Même si elle ne parvenait pas à le distinguer comme en pleine journée par un soleil éclatant, elle pouvait affirmer que Filbor n’avait pas tant changé. Peut-être était-il plus sombre dans ses souvenirs, le visage plus fermé.

« S’il t’était arrivé malheur par ma faute, crois-moi bien que je t’aurais fait sortir de prison même si cela m’aurait coûté un futur abominable. Surtout qu’une simple missive ne vaut pas qu’on jette un homme aux cachots simplement parce qu’il est tombé fou amoureux d’une femme de haut rang ». Kara fit mine de s’éventer comme des grues qu’elle voyait régulièrement lors de soirées mondaines, avant de pouffer. « Tant qu’il n’y a pas de déclaration d’amour sur mes lettres, je ne vois pas où est le problème. Je reçois parfois du courrier d’hommes trop entreprenants, et Khorde ne fait rien d’autre que les brûler en levant les yeux au ciel ». Comme s’il semblait surpris que d’autres puissent s’intéresser à une femme aussi banale et triste que son épouse, pas assez intelligente et puissante et encore moins capable de lui donner un fils comme premier enfant à ses yeux. Fouettant l’air de sa main pour rejeter Khorde de la conversation, la Feu enchaîna. « La plèbe ne se méfie pas de moi, elle se méfie de ma famille ». Baissant la voix dans un ton presque confident, la belle brune était taquine. « Je ne vois pas pourquoi, les Ergorn sont réputés pour leur gentillesse et leur indulgence ».

S’il fallait parler de choses sérieuses avec Filbor, Kara n’avait certainement pas l’intention de tomber dans du dramatique et finir par se plaindre. Ses rencontres avec lui étaient bien trop rares et trop bonnes pour être gâchées en discutant de choses dont elle entendait parler toute la journée au palais. Souriant au beau brun qui lui faisait face, Kara se sentait plus libre certes, mais elle avait surtout l’impression qu’il la rendait plus joyeuse. Par bien des manières il lui faisait penser à Ranrek, ce seul autre homme ou presque qui parvenait à lui faire oublier les manières bien trop peu conventionnelles de son frère en matière de mariage. « Il est clair que tu ne fais pas partie de la plèbe au vu du peu de méfiance que ma famille ou moi-même t’inspirons. Dis-moi, Filbor, de quoi fais-tu partie ? D’où viens-tu ? Je ne sais presque rien à ton sujet alors que tu sais que je suis une Ergorn respectée et puissante ». L’ironie amusée suintait dans les quelques derniers mots prononcés par Kara, qui n’en perdait pour autant pas son sourire. « Parle-moi de toi. De ta vie. A moins que tu ne m’aies fait venir pour tout autre chose, auquel cas ce serait avec plaisir que je t’écouterai une autre fois ».
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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyDim 27 Aoû - 13:26

    Jusqu'à maintenant, en raison de cette conversation à l'aveugle, parlant à un simple reflet dans une fiole, un reflet troublé et grossi par la surface réfractante du récipient en verre, Filbor ne pouvait qu'user de sa mémoire pour reformer dans son esprit les traits précis du visage épuisé, mais pourtant si agréable, de Kara. Véritable exercice mental, il peint, avec plus ou moins de précision, les prunelles lumineuses de son visage mât découpé par des traits incisifs rappelant sa fatigue et sa tristesse qui avaient contaminé son faciès. Le regard perdu, observant fixement l'étalage de produits de la boutique d'aromathérapie, Filbor ne perçut pas l'arrivée de la jeune femme dans son champ de vision, ayant totalement baissé sa garde, n'étant plus en alerte comme il l'était habituellement, se surprenant même à lâcher la garde de son petit poignard rangé à sa ceinture, cachée sous son pourpoint sombre et argenté. Ce ne fut que lorsqu'elle entreprit de lui répondre qu'il remarqua sa présence à ses côtés. Il détourna lentement son regard en sa direction et se surprit à sourire en coin, redécouvrant avec joie son informatrice -malgré elle- qu'il n'avait plus vu depuis les récents incidents qui avaient secoué la capitale dahudienne. Sombres manigances politiques entre représentants qui ne l'aidaient aucunement dans sa mission, confiée par dame Aspyn quelques lunes durant, et qui consistait justement à surveiller, et à recueillir de précieux renseignements au sujet des Ergorn, noble famille émissaire du redouté Ramose, tyran sudiste ayant désormais en sa possession la jeune soeur d'Aspyn.

    Ainsi, lorsqu'elle se présenta à lui, restant tout de même à une distance satisfaisante, l'espion put se remémorer avec davantage de précisions les lignes directrices qui traçaient son visage triangulaire. Il observa attentivement la teinte brune de sa peau qui contrastait avec le rose éclatant de ses lèvres qui s'ouvraient à peine pendant qu'elle parlait, révélant par moment, un court instant, le scintillement d'un sourire plus rare que la neige en Sezni ou que les rayons solaires léchant les glaciers en Vainui. Son corps était marqué. Pas seulement de stigmates qu'elle camouflait à l'aide de crèmes ou d'herbes médicales, non, il était marqué par ses sentiments, son ressenti, son expérience. La tristesse avait creusé son visage, ses larmes avaient tracé un sillage jusqu'à ses joues qu'il était presque capable de retranscrire sans difficulté en passant délicatement son index dessus, parcourant ainsi le même chemin que son chagrin lorsqu'elle se retrouvait aux prises avec Khorde. Malaggar lui-même devait être honteux de voir l'une de ses filles si triste en compagnie de l'un de ses fils. Nulle déité du panthéon orandien ne pourrait se satisfaire du sort de l'un de ses enfants si celui ci portait la même mine déconfite que Kara et ce, même si elle essayait de paraître sémillante en compagnie de Filbor. Il était peut-être prétentieux, mais il pensait sincèrement être l'une des rares sources de lumière auxquelles Kara avait droit depuis son mariage avec le fils de Karam. C'était en partie pourquoi il ne lui révélait pas tous les tenants et aboutissants de leur rencontre, il y a quelques lunes de cela. Une certaine amitié s'était tissée entre eux, à son encontre, sans qu'il ne puisse rien y faire, car il savait que ce ne serait point professionnel de devenir ami sincère de la femme de son ennemi. Elle n'était pas une informatrice normale, comme pouvait l'être Nora, l'un de ses informateurs en Lucrezia avec qui il aimait trinquer par moment, elle était aussi, malgré elle, rangée dans le camp des tortionnaires de Zora. Elle se retrouvait encore au milieu d'une bataille, de laquelle elle aurait préféré s'émanciper bien plus tôt.

    Ses paroles le tirèrent de ses songes : « S’il t’était arrivé malheur par ma faute, crois-moi bien que je t’aurais fait sortir de prison même si cela m’aurait coûté un futur abominable. Surtout qu’une simple missive ne vaut pas qu’on jette un homme aux cachots simplement parce qu’il est tombé fou amoureux d’une femme de haut rang » Dit-elle pour répondre à ses explications quant à la lettre qu'il lui avait adressée précédemment. A ces mots, il sourit. Elle faisait preuve d'humour, et c'était plaisant. Jamais il n'aurait permis qu'il fut emprisonné, il se serait débattu, se serait échappé et, quand bien même il aurait tout de même été mis derrière les barreaux, il n'aurait pas attendu que son amie ne risque sa vie pour lui et aurait déjà commencé à limer les barreaux de fer sombre de sa cellule afin de s'échapper. Quelque part, il s'en voulait déjà assez de l'avoir immiscé au coeur de sa propre intrigue personnelle avec Ramose et Aspyn, et il ne permettrait aucunement qu'elle risque de se prendre quelques coups de bâtons supplémentaires par sa faute. Il y avait des moments où, bien trop empathique, Filbor ressentait dans sa chaire les coups reçus par son interlocutrice lorsque son regard se perdait sur des séquelles saillantes qu'elle cachait pourtant de son mieux. Il se disait qu'il n'aurait pas dû se servir d'elle, qu'elle valait bien mieux qu'être une simple marionnette, et c'était pourquoi il l'aidait, pour se racheter de son égoïsme et de sa négligence vis à vis de la femme bénie par Malaggar. « Tant qu’il n’y a pas de déclaration d’amour sur mes lettres, je ne vois pas où est le problème. Je reçois parfois du courrier d’hommes trop entreprenants, et Khorde ne fait rien d’autre que les brûler en levant les yeux au ciel » Ajouta t-elle encore, comme pour le rassurer, comme pour lui dire : "ne t'en fais pas pour moi, tu ne me mets pas en danger" ... Si seulement elle savait. Un léger soupire lui échappa à ce moment là. Il avait aborder la plèbe qui, vraisemblablement, cherchait à l'éviter au mieux, ce à quoi elle répondit également : « La plèbe ne se méfie pas de moi, elle se méfie de ma famille. Je ne vois pas pourquoi, les Ergorn sont réputés pour leur gentillesse et leur indulgence ». De nouveau, ce petit sarcasme l'amusa et lui arracha un nouveau sourire tandis qu'il croisait ses bras contre son torse. Elle n'avait vraiment rien en commun avec eux. A maintes occasions, depuis le début de sa mission, Filbor avait perçu dans la foule les Ergorn et jamais, ô grand jamais, ils n'avaient laissé entrevoir une once d'humanité à l'égard de la population qui s'agitait telle une marrée humaine, telle un torrent tumultueux de malheurs et de pleurs. Ils n'avaient rien des bons princes, vantés par les extrémistes Feux avinés dans les tavernes du quartier Sud.

    Faisant écho à ses précédentes paroles, la femme aux cheveux de jais lui adressa ces quelques mots avec amusement : « Il est clair que tu ne fais pas partie de la plèbe au vu du peu de méfiance que ma famille ou moi-même t’inspirons. Dis-moi, Filbor, de quoi fais-tu partie ? D’où viens-tu ? Je ne sais presque rien à ton sujet alors que tu sais que je suis une Ergorn respectée et puissante » Elle commençait à s'intéresser à lui, elle voulait percer ce mystère qu'il s'amusait constamment à faire planer autour de lui. Son armure de brume qui le protégeait des autres, inviolable, impénétrable. Plus d'une fois, à ces questions, il avait répondu par des mensonges, il avait enfilé un masque qui n'était point le sien, empruntant des noms à de défuntes connaissances ou à des personnes se faisant ermites en des lieux reculés afin que son mensonge ne périclite pas. Seules quelques personnes le connaissaient aujourd'hui tel qu'il était réellement. Pouvait-il seulement se permettre de révéler son véritable visage à la femme de son adversaire ? Ce serait imprudent. « Parle-moi de toi. De ta vie. A moins que tu ne m’aies fait venir pour tout autre chose, auquel cas ce serait avec plaisir que je t’écouterai une autre fois ». Renchérit-elle encore. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il baissait le regard vers ses bottes sombres, plantant ses yeux de jade un instant dans le sol dans lequel il prenait racine depuis un moment déjà, s'étant bien trop attardé dans la contemplation des différents flacons colorés mis face à lui, et dans l'admiration des plantes diverses exposées-là.

    « Je n'ai rien de particulier, crois moi. » Dit-il en redressant son visage. « Si tu ne sais rien de moi, c'est parce qu'il n'y a rien à savoir. » Affirma t-il, gardant son aspect énigmatique qui faisait se pâmer les dames de Gorka. « Je suis de la plèbe, en fait. D'un noble, je n'ai que les manières et la poésie, il ne me manque donc que l'animosité, je me trompe ? » Dit-il avec amusement, voulant également jouter de sarcasmes avec elle. Par ses mots, il accusait là évidemment Khorde, et non pas Kara qui était elle-même noble. Et, pour tout dire, d'expérience, elle était l'une des rares élites à ne pas être purement détestable ou excentrique. Elle ressemblait davantage à une des jolies filles des quartiers, la pupille d'un prolétaire ou d'un tenancier, une bourgeoise, à la limite, mais elle n'était en rien la caricature du noble que s'efforçait de vouloir faire perdurer Filbor dans son esprit critique et moqueur. Elle était, de loin, la plus merveilleuse enfant de Malaggar et pourtant, elle était l'une de ses martyres, condamnée à subir les lubies de sa véhémente progéniture portant le nom de Khorde. « La conversation deviendrait lassante si elle ne tournait qu'autour de moi ... Et je ne suis pas venu ici pour t'ennuyer. » Avoua t-il en se décollant enfin du mur sur lequel il s'était adossé jusque là. Il se mit face à la jeune femme, restant toujours dans l'angle mort des chiens de Khorde, mis à la disposition de son épouse. Délicatement, il lui prit la main droite et la fit s'avancer vers lui qui reculait de deux pas afin de la faire entrer dans l'ombre en partie pour cacher le devant de son profil aux regards des marauds qui parlaient maintenant entre eux, évoquant leurs récents ébats bestiaux ou leurs dernières bagarres barbares. Une fois qu'elle fut assez enfoncée dans les ténèbres de la boutique, attirant encore les regards interrogatifs des clients ou du gérant, le Terre tira doucement la manche de Kara : « Excuse mon intrépidité. » Dit-il en souriant toujours, inspectant sans même lui demander les marques dessinées sur son corps qui, à peu à peu, s'effaçaient grâce au camouflage corporel conseillé par le quarantenaire. Il grimaça un peu et fit courir les doigts de sa main gauche sur son bras, peignant ses cicatrices avec une délicatesse que l'on accorderait généralement à une femme, une mère, tant la douceur était bluffante et maternelle. « Vraisemblablement, les récentes affaires internes n'occupent pas assez Khorde pour qu'il te lâche la bride. » Déplora t-il avant de sourire faussement à la jeune femme, tendant vers elle sa main droite du côté de la paume. « Il n'y a rien ... » Constata t-il en lui montrant en effet sa main vide, s'amusant même à faire danser ses doigts. Il tourna ensuite sa main pour lui en montrer le dos, légèrement écorché par la vieillesse et aussi par son métier de chasseur de primes puis, il tourna encore sa main du côté de la paume et fit apparaître par magie une pommade de sa propre confection : « Surprise! » Annonça t-il en souriant. Il utilisait habituellement ce stratagème pour intéresser les enfants, mais il pensait, à raison sûrement, qu'une femme si triste dans sa vie ne pouvait qu'être émerveillée par ce simple tour de passe-passe dans lequel il était devenu expert. Et il commença à appliquer la pommade sur son bras, faisant disparaître avec plus d'efficacité encore les traces laissées par son époux. Il l'étala lentement, sans la lâcher des yeux, restant malgré tout en alerte, utilisant son pouvoir pour sonder les lieux et s'assurer que les soldats ne quittent par la devanture du magasin pour chercher après leur protégée. Il ne voulait pas se battre, pas devant elle, et surtout, il refusait d'être découvert et surveillé par les autorités Feux. D'autant plus qu'il devait encore obtenir de Kara des informations à propos des Ergorn, sa belle-famille détestée ...


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Kara Ergorn-Jaggde

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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyMar 24 Oct - 13:47


Les mains de Filbor sur la peau ébène de la Feu étaient un morceau de paradis dont Kara ne pouvait que profiter en s’efforçant de garder les yeux ouverts. Cet homme faisait partie des rares personnes dans tout Oranda à avoir la possibilité de pouvoir toucher Kara sans que celle-ci ne se braque ou ne se roule en boule en craignant de recevoir un coup. A vrai dire, elle doutait que quiconque d’autre puisse l’attirer dans un coin sombre d’un magasin, loin des gardes censés la protéger, et ce alors qu’elle n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle avait été demandée en ce lieu. Même ses enfants n’auraient pas su y faire, Kara les disputant immédiatement ou cherchant une excuse pour ne pas les suivre. Cependant, Filbor avait ce petit quelque chose en lui qui l’empêchait de fuir en courant alors qu’il était encore un être bien trop mystérieux à son goût. Son manque de réponse lorsqu’elle le questionna sur sa vie la déçut légèrement. Celui qu’elle considérait comme son ami était encore un inconnu à ses yeux, un homme qui maniait l’art de la cachette et qui pourtant arrivait impitoyablement à se faire une place dans sa vie qui était devenue bien étrange à son goût au vu des derniers événements.

S’efforçant de ne pas faire de bruit alors qu’elle aurait bien aimé pouvoir lâcher un râle de soulagement lorsqu’il étalait cette pommade sur son bras, Kara leva les yeux pour l’observer plus en détails. A présent qu’ils étaient hors de vue des gardes et surtout, qu’ils étaient assez proches pour pouvoir se toucher, elle arrivait à distinguer nettement son visage, ses cheveux et tout ce qui était dans son champ de vision. « La conversation ne serait en aucun cas lassante si elle devait tourner autour de toi, j’en suis convaincue. Pour m’avoir souvent raconté tes histoires, je sais que tu peux être un très bon orateur quand tu le souhaites ». Cependant, Kara décida de ne pas insister. Filbor viendrait à elle pour lui parler quand il en ressentirait le besoin, l’envie. Elle grimaça intérieurement quand elle songea au fait qu’il pouvait ne jamais venir, ne jamais lui raconter sa vie, mais qui était-elle pour le forcer à dire des choses qu’il ne souhaitait manifestement pas évoquer ? Si ça n’avait tenu qu’à elle, la Feu aurait déjà mis à mort toutes les personnes au courant pour son mari violent. Bon, peut-être ne les aurait-elle pas mises à mort… mais savoir que des inconnus savaient le calvaire qu’elle vivait au quotidien, voir les regards de pitié jetés sur elle… Si elle avait pu refaire les choses, retourner en arrière et put modifier certaines décisions, elle aurait tout fait pour maintenir la vérité au silence. De fait, elle ne pouvait que comprendre que Filbor ne veuille pas parler.

« Khorde ne me lâchera la bride que lorsqu’il sera mort ». La raillerie dans la voix de Kara était bien trop forte pour qu’elle puisse la cacher, aussi tenta-t-elle de noyer le poisson en enchaînant au plus vite sur un autre sujet. Un sujet moins sensible. « Comment fais-tu ces tours de passe-passe ? J’ai toujours essayé de comprendre comment les magiciens de la rue faisaient, mais ils n’ont jamais osé m’avouer leurs secrets. Et pourtant, j’ai essayé ». Kara grimaça intérieurement quand elle se rappela pourquoi les magiciens n’osaient pas ouvrir leur bouche devant elle. Son appartenance à la famille des Ergorn n’avait guère toujours des avantages, et la Feu en faisait souvent les frais, comme à cet instant alors que les clients de la boutique où ils étaient actuellement n’osaient pas s’approcher d’elle de peur de représailles contre eux et leurs familles. Repoussant ses cheveux derrière son oreille de sa main libre, Kara décida réellement de changer de sujet, une bonne fois pour toutes. « Si tu ne veux pas me dire pourquoi je suis ici, ni me donner des informations sur toi, il faudrait qu’on trouve quelque chose pour agrémenter ce rendez-vous ». La voix basse, elle pria pour qu’il ne pense pas qu’il s’agisse d’un rendez-vous autre qu’entre deux amis. Voilà bien des années plus tôt, elle-même s’était trompée sur les envies d’un homme qu’elle avait rencontré le soir-même de sa nuit de noces et, même si elle ne regrettait en rien ce qui s’était passé ce soir-là, les conséquences n’en avaient été que bien trop douloureuses à son goût.

« On ne peut pas vraiment sortir sans que mes gardes ne me suivent à la trace, alors, sauf si tu as un moyen pour te débarrasser d’eux sans qu’ils ne meurent et sans que j’en reçoive une punition de mon très cher époux, nous sommes voués à rester ici ». Espérant que Filbor n’ait guère d’idées, Kara attendit plusieurs minutes qu’il lui fasse une proposition — ou n’étaient-ce que quelques secondes ? —, mais face à son mutisme, elle comprit que son idée à elle risquait fort de pouvoir fonctionner. Presque sautillant comme une enfant, la Feu s’approcha encore un peu de son ami, son bras entre leurs corps, lui soufflant son idée dans un murmure que même elle eut du mal à percevoir. « J’ai besoin de ton aide. Tout d’abord — elle leva un doigt d’un air autoritaire, mais ses yeux brillaient toujours autant —, interdiction de te moquer ». Patientant quelques instants, elle continua. « Même si je ne les fais pas, j’ai quarante-et-un ans, bientôt quarante-deux. Une femme de mon âge et de mon rang devrait normalement être au stade 6 de son contrôle sur son don, mais… au vu des responsabilités qui pesaient sur moi lorsque j’étais jeune, je n’ai jamais pu dépasser le niveau 2. Je n’en suis pas fière ». Kara baissa un instant les yeux, légèrement honteuse, mais elle serra son poing en développant son idée. « Je sais que tu n’es peut-être pas la personne à qui je devrais m’adresser pour ça. Je ne sais pas si tu es un Feu ou autre chose, je ne te connais pas et si ça se trouve, tu es loin de maîtriser ton propre don. Mais… j’ai confiance en toi ». La Feu posa sa main libre sur le torse de Filbor, ses yeux ne quittant pas un seul instant le visage de son ami. « Je comprendrai totalement que tu refuses ce que je vais te demander, et n’en sois pas gêné de me dire non. Mais j’ai besoin de toi pour apprendre à contrôler mon don, et me protéger de Khorde ».


Spoiler:
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Filbor Othda

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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyMer 1 Nov - 16:31

    Ses mains glissaient lentement sur la peau couleur cuivre de la Feu. Il inspectait chacune de ses marques. De longs segments blanchis, d'autres rougis, éventrant la douce couleur brune de son appendice. Ses mains légèrement écorchées massèrent son épiderme, il étalait avec précaution cette pommade artisanale qu'il avait su faire apparaître dans le creux de sa main, quelques secondes plus tôt. Elle semblait être apaisée par cette douceur qui lui était presque inconnue. Elle était bien trop habituée aux frappes de son lâche époux pour connaître la légèreté de tendres caresses. L'image que Filbor avait de Khorde était plus noire encore qu'originellement depuis qu'il connaissait son épouse. Il savait pertinemment qu'il était sanguin, qu'il était abject, dur, autoritaire, véhément, mais il ne soupçonnait pas qu'il puisse l'être tout autant envers des inconnus, des servants, des fidèles, qu'envers une femme impuissante qui, d'autant plus, était sa femme. Celle qu'il avait promis de chérir sous les yeux de son maître suprême; au moment des noces, il avait fait voeu de s'occuper d'elle, d'être cette moitié qui manquait à la jeune Jaggde. Ainsi, les Ergorn sont si horribles qu'ils se permettent même de tromper les dieux, sûrement se croient-ils au dessus de leur juridiction, eux, la famille bénie et choisie pour représenter leur peuple sur le plateau dahudien. A cette simple pensée qui envenima son esprit, le chasseur de primes pesta. Il était un gentil-homme, un homme de goût, un galant parmi les galants, un homme pour qui les bonnes manières et la politesse étaient des axiomes, des mantras; il avait bien du mal à concevoir que certains politiciens osaient s'en moquer alors qu'ils devaient être des exemples pour le peuple qu'ils gouvernaient depuis leur tour d'ivoire. Parfois, il pensait qu'il aurait été préférable que certains nobles avalent la cuillère d'argent qu'ils avaient autrefois en bouche, à leur naissance.

    « La conversation ne serait en aucun cas lassante si elle devait tourner autour de toi, j’en suis convaincue. Pour m’avoir souvent raconté tes histoires, je sais que tu peux être un très bon orateur quand tu le souhaites » Il sourit. Elle savait lancer des louanges. Très bon orateur. Sans doute un euphémisme, plutôt qu'une litote. S'il y avait bien une chose que le voyageur savait faire, c'était raconter des histoires. « C'est tout un métier d'être barde. » Répondit-il avant de lui adresser un petit clin d'oeil. Cette réponse demeura encore vague, elle avait tout l'air d'une maxime qui servait à répondre sans réellement transmettre la moindre réponse. Dans ce domaine également, Filbor était doué. Ce en quoi il excellait, et ce qui lui permettait de conter de belles fables, c'était le mensonge. Il avait une certaine aptitude à mentir. Il le faisait bien, peu pouvait savoir quand il le faisait car il n'adoptait aucun tic, sa voix ne tremblait pas, son regard ne le trahissait pas. Il était précis, concis, il savait ce qu'il devait dire, et ce qu'il ne devait pas. Il parvenait à délibérer en quelques instants seulement. Il savait ce qui était assez gros pour être gober facilement, et ce qui l'était trop pour étouffer son auditoire et ainsi le faire passer pour un banal menteur, un pitre, un escroc. Mentir, c'était avant tout un art pour lui. Un art essentiel à son métier, d'autant plus qu'il s'exerçait depuis peu dans l'espionnage pour le compte de la famille Birghild. Néanmoins, aussi étrange que cela puisse paraître, il s'efforçait de ne pas mentir à dame Ergorn. Il restait juste évasif, il contournait ses questions, évitait de trop se vendre, de trop l'intimer de choses qu'elle devrait ignorer pour son bien, comme pour le sien. Sûrement se disait-il qu'elle avait jusqu'ici trop souffert et qu'il serait inutile de se jouer d'une femme meurtrie, blessée, qui n'espérait plus qu'une brève lueur dans l'obscurité de sa vie. Qui, tapie dans les ténèbres, ne désirait qu'entrevoir un éclat, un pétale de lumière, une perle lumineuse qui lui permettrait de se relever dans l'espoir de la saisir. Mentir, ce serait un ultime coup de poignard pour elle.

    « Khorde ne me lâchera la bride que lorsqu’il sera mort » Souffla t-elle rapidement avant de venir étouffer cette sombre révélation d'une nouvelle réplique : « Comment fais-tu ces tours de passe-passe ? J’ai toujours essayé de comprendre comment les magiciens de la rue faisaient, mais ils n’ont jamais osé m’avouer leurs secrets. Et pourtant, j’ai essayé ». Le visage du Terre se ferma quand il entendit sa première phrase. Il essayait de ne pas laisser percevoir son énervement en continuant ses douces caresses, massant longuement son bras, son avant-bras, la paume de sa main. Il sourit un peu, légèrement. Elle avait conscience qu'il n'arrêterait jamais ses coups, elle ne se berçait plus d'une illusion, d'une chimère selon laquelle il se rendrait un jour compte que cette violence était inutile. Certaines femmes battues entretenaient secrètement cette flamme pour leur amant, se disant même parfois que tout était de leur faute, remettant en question leur servitude auprès de leur mari, essayant de devenir toujours plus aimante -ce qui voulait dire docile, à leurs yeux, et serviable- auprès de leur tortionnaire. Kara elle, savait qu'elle ne pouvait s'en vouloir pour les excès de colère de son orageux époux. Désirant ne pas soulever à nouveau la question de la violence conjuguale, le chasseur de primes se mordit la joue intérieure et retint ces quelques mots : « Il suffit de le tuer », il aurait pu, il l'aurait voulu, mais il se devait de rester dans l'ombre, de ne pas agir bêtement, surtout par les temps qui courent. Il releva son regard sur elle, un sourire en coin des lèvres : « C'est tout un art. Il faut être rapide, avoir un certain doigté, et savoir tromper. Je t'expliquerai comment faire, un jour. Je fais partie de ces magiciens qui aiment transmettre plutôt que mourir avec le mystère. » Avoua t-il avec amusement.

    Après avoir repousser sa chevelure ébène derrière son oreille, avec une grâce sans comparaison, la noble lança à voix basse : « Si tu ne veux pas me dire pourquoi je suis ici, ni me donner des informations sur toi, il faudrait qu’on trouve quelque chose pour agrémenter ce rendez-vous ». Elle entrait ainsi dans le vif du sujet. Comme d'habitude, il garda pour lui ses réelles intentions. Elle serait sans aucun doute vexée, et blessée, d'apprendre qu'il désirait qu'elle lui vende des informations sur son époux. Non pas que ça la dérangerait, il savait bien qu'elle ne portait pas tellement le fils de Karam dans son coeur, loin de là même; mais elle lui en voudrait atrocement qu'il se serve d'elle comme d'un simple oiseau chanteur, qu'elle ne soit, à ses yeux, qu'une vilaine pie chantant à son oreille les ombres aux tableaux de son maître. Il la comprenait sur ce point. Cependant, un jour, elle finira par l'apprendre, et le feu qui sommeillait en elle risquait de devenir un incendie indomptable, la métaphore même de sa colère latente. « On ne peut pas vraiment sortir sans que mes gardes ne me suivent à la trace, alors, sauf si tu as un moyen pour te débarrasser d’eux sans qu’ils ne meurent et sans que j’en reçoive une punition de mon très cher époux, nous sommes voués à rester ici » Rajouta t-elle alors, extirpant Filbor de ses songes. Elle avait raison. Ils étaient piégés ici, dans cette boutique thérapeutique où les clients les dévisageaient de plus en plus maintenant qu'ils s'étaient cachés dans l'ombre d'une armoire. Il est même possible, et dangereux, qu'un d'entre eux, avide d'argent, ne décide de sortir troquer une pièce ou deux auprès des gardes pour les informer des manigances du chasseur de primes. Cela serait problématique. Et là, une solution sembla apparaître, elle germa rapidement dans l'esprit de la basanée qui se mit presque à bondir sur place, telle une enfant enthousiaste à l'idée de se voir convier à un jeu.

    « J’ai besoin de ton aide. Tout d’abord interdiction de te moquer » Lança t-elle en levant son index, essayant de paraître autoritaire, ce qui amusa grandement le grand brun. Elle n'avait rien de terrifiante, au contraire. Cette étincelle dans ses yeux allait à l'encontre de l'air qu'elle tentait de se donner. Il retint un rire. « Même si je ne les fais pas, j’ai quarante-et-un ans, bientôt quarante-deux. Une femme de mon âge et de mon rang devrait normalement être au stade 6 de son contrôle sur son don, mais… au vu des responsabilités qui pesaient sur moi lorsque j’étais jeune, je n’ai jamais pu dépasser le niveau 2. Je n’en suis pas fière » Expliqua t-elle, poursuivant encore de cette façon : « Je sais que tu n’es peut-être pas la personne à qui je devrais m’adresser pour ça. Je ne sais pas si tu es un Feu ou autre chose, je ne te connais pas et si ça se trouve, tu es loin de maîtriser ton propre don. Mais… j’ai confiance en toi » Là, elle posa soudainement sa main à plat sur son pectoral. Resserrant légèrement les pans de sa tunique contre lui, le Terre haussa un sourcil. Cette proximité fit s'interroger davantage les clients bien plus soucieux des affaires du duo que par leurs courses personnelles. « Je comprendrai totalement que tu refuses ce que je vais te demander, et n’en sois pas gêné de me dire non. Mais j’ai besoin de toi pour apprendre à contrôler mon don, et me protéger de Khorde ». Conclut-elle finalement, le regard désormais rempli d'espoir.

    Ses derniers mots résonnèrent dans sa tête, sans arrêt, ils étaient cinglants. La protéger de Khorde. Malheureusement, Filbor n'était aucunement un maître du feu, il ignorait tout de cet élément mystérieux qui prônait la destruction tandis que lui avait orienter ses dons sur la sauvegarde, la protection, la guérison. Il était l'antithèse de l'élément Feu. Lui, ce qui l'intéressait, c'était la convergence entre la Nature et l'Homme. Tout ce qu'il savait faire pour se défendre, c'était ériger des projectiles rocheux ou faire du sol un gouffre sablonneux dévorant les jambes de ses malheureux opposants. Il n'y avait, dans l'élément feu, aucune aptitude se rapprochant de près comme de loin à ses dons de guérisseur. Cependant, il ne pouvait refuser. Sa langue refusait d'articuler une négation alors, elle se tordit et de sa gorge jaillirent ces mots : « Je veux t'aider. » Mais comment ? Il se décrocha d'elle lentement, jeta un regard discret en direction des quelques curieux orbitant autour d'eux tandis qu'il la contourna pour sortir de l'ombre du mur. Leur inaction commençait à devenir suspecte. Il l'intima de marcher. Afin de ne pas inquiéter ses geôliers, il la fit passer devant la vitre du magasin, mais aucun ne semblait vraiment s'inquiéter de sa sécurité, ils riaient encore et lâchaient quelques injures pour ponctuer leurs plaisanteries vaseuses, toutes juste bonnes pour amuser les machistes et les misogynes, les hommes vantant leur force a contrario de la faiblesse féminine. Filbor lui, longea le mur, s'intéressa faussement à une plante qu'il savait inefficace pour traiter les inflammations, contrairement à ce qui était écrit sur un papier fixé sur un bocal de verre qu'il arracha afin de ne pas induire en erreur un potentiel client. Là, il slalomma un peu entre deux étagères et se positionna derrière un comptoir devant lequel se tenait désormais la brune puisqu'en effet, il lui avait intimé quelques secondes plus tôt de l'y retrouver. La voilà de nouveau dans le champ de vision des gardes. « Peut-être l'ignores-tu mais je ne suis pas un Feu. » Lança t-il en caressant du bout du doigt une étagère poussiéreuse, attrapant une petite fiole contenant un liquide translucide qu'il fit passer entre son annulaire et son majeur avec une certaine habileté. « Je ne te cache pas avoir eu un mal fou à m'extirper des flammes lors de la Cérémonie, j'ai bien cru que j'allais finir asphyxier. J'ai toujours trouvé cette épreuve bien trop ... barbare pour les innocents que nous fûmes un jour. » Dit-il simplement en relevant son regard émeraude pour le plonger dans ses yeux. « Je ne pense pas pouvoir t'apprendre à devenir une maîtresse du feu prodigieuse comme peuvent l'être certaines cependant ... Je peux t'apprendre à être calme, à restée fixée sur tes pouvoirs, mais je ne pense pas être le meilleur professeur possible pour t'apprendre à générer des flammes ou à contrôler la lave. » Expliqua t-il simplement avant de sourire tout en faisant encore sortir de nul part un échantillon de pommade, scellée dans un bocal rond : « ... Mais je pourrais t'apprendre à faire ceci. » Lança t-il avec amusement tout en venant déposer le remède miracle dans la paume de sa main, lui faisant refermer ses doigts fins sur son cadeau, glissant sa main sur la sienne, sur son poignet, avant de la retirer.


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Kara Ergorn-Jaggde

Kara Ergorn-Jaggde
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~#~Sujet: Re: Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara Des fleurs pour seuls témoins | Pv. Kara EmptyJeu 14 Déc - 14:26


Kara n’avait pu empêcher l’espoir de grandir en elle lorsqu’elle avait fait sa proposition à Filbor. De toutes les personnes qu’elle connaissait dans cette ville où elle habitait depuis plusieurs années à présent, c’était probablement le seul être capable de l’aider à se protéger de l’homme qui se vantait d’être son mari. Épuisée physiquement mais aussi moralement de devoir retourner chaque soir dans sa couche en sachant pertinemment que le lendemain serait probablement pire, sans qu’elle ne pût penser ne serait-ce qu’à une fuite possible, Kara avait pris son courage à deux mains avant d’ouvrir les lèvres, les mots sortant de sa bouche comme un flot continu qu’elle n’était pas parvenue à contenir. L’homme qui se tenait devant elle était l’un des rares — voire même le seul — qui parvenait à la faire se sentir en sécurité, aussi était-ce pourquoi elle avait cru qu’il pourrait l’aider.

La déception l’envahit plus fort qu’elle ne l’en pensait capable lorsqu’il fut clair que Filbor n’allait pas l’aider à contrôler son don. Elle avait toujours su qu’il n’était pas un Feu, sans réellement s’intéresser à son véritable don. A vrai dire, elle avait beau faire partie d’une des familles les plus sectaires et strictes vis-à-vis des autres éléments, Kara refusait de porter un jugement trop hâtif sur les autres dons dès lors que Khorde n’était pas là pour la surveiller, et ne pas savoir si Filbor était un ennemi direct ou non permettait à la Feu de ne pas avoir à se ronger les sangs à l’idée que son époux découvre leurs entrevues. Baissant légèrement les yeux vers le sol, juste derrière le comptoir devant lequel elle s’était arrêtée sur demande de son ami, Kara s’ordonna intérieurement de garder son sourire, malgré la désillusion qu’elle ressentait à présent. Elle savait bien que Filbor aurait voulu l’aider, que s’il avait pu l’entraîner, il l’aurait fait. Mais se voir refuser toute aide, y compris même pour des exercices de base, la blessa légèrement.

Kara haussa légèrement les épaules, essayant d’effacer son sourire fané. « Je suis désolée. C’était une demande idiote. Oublie ça. » Le pot de baume que Filbor lui avait laissé dans la main attira son regard, mais toute envie d’apprendre à cacher des objets pour les faire réapparaître plus tard avait disparu. Elle allait véritablement devoir se chercher un professeur qui aurait le courage de lui enseigner la maîtrise de son don en sachant pertinemment que l’ombre de son mari pèserait sur lui chaque jour d’entraînement, en sachant pertinemment qu’il y aurait un risque énorme d’être découvert et tué par ledit mari. Imaginant quelques instants que Filbor eut été légèrement inquiet à ce propos, la Feu ne put en vouloir à son ami d’avoir refusé sa proposition, comprenant qu’elle allait devoir débourser un certain paquet de pièces de monnaie pour qu’un homme puisse lui enseigner des techniques pour faire évoluer son pouvoir. A cet instant précis, elle était même prête à écouter les conseils d’un enfant pourvu que ça puisse la protéger quelques peu.

« Je ne pense pas avoir le « doigté » ni même la rapidité qu’il faut pour pouvoir faire ce genre de choses, néanmoins je te remercie pour la proposition ». Posant le bocal sur le comptoir, Kara lança un léger regard vers ses gardes au dehors de la boutique, qui semblaient totalement captivés par leur conversation et les femmes très peu vêtues qui passaient devant eux. Nombreuses étaient les fois où elle s’était surprise à imaginer la vie qu’elle aurait eu si elle s’était révélée être d’un don différent que celui de ses parents, si elle n’avait pas eu ce mari violent, si elle avait réussi à ce qu’il l’aime autant qu’elle pouvait aimer sa première fille. Dans tous les cas possibles, elle s’était retrouvée avec une famille chaleureuse, où elle était heureuse de vivre et espérait pouvoir atteindre le siècle de vie. Lorsqu’elle était elle-même enfant, Kara était une boule d’énergie qui ne parvenait pas à contrôler son trop-plein de caractère et de dynamisme. Ses enfants auraient été identiques, souriants et joyeux, lui courant tout autour et rêvent d’avoir eux aussi une famille en bonne santé. Au lieu de ça, elle se retrouvait avec des enfants rêvant d’annexer d’autres régions pour que les Feu prennent le pouvoir sur Oranda.

« Quand j’étais petite, bien avant ma Cérémonie et mes fiançailles, j’étais le pire enfant de ma famille », avoua Kara d’une voix basse, les yeux rivés sur les personnes qui passaient devant la devanture du magasin. « Malgré toutes les fois où mes parents me grondaient, ils étaient incapables de me garder en place. Dès que l’occasion se présentait, je prenais mes affaires et je filais en douce vers les canyons pour y vivre quelques heures tout au plus. J’avais appris à chasser par moi-même, à survivre à la chaleur, à ne pas gaspiller mon eau. Je m’imaginais, après la Cérémonie, abandonnant mes parents et ma famille pour essayer de me faire accepter par les natifs qui ont élu domicile dans les canyons ». Levant les yeux vers Filbor, Kara grimaça légèrement. « La Cérémonie m’a montrée à quel point j’étais trop froussarde pour ça. Lors du premier jour, je n’ai pas pu sauter du toit sur lequel j’étais. Agrippée au rebord, je n’arrivais pas à quitter le sol des yeux, me demandant quelle serait la réaction de mes parents si je venais à mourir. Le deuxième jour, je suis entrée dans l’eau jusqu’aux épaules. Je n’ai pas pu aller plus loin lorsque j’ai vu un garçon à ma droite tenter de sortir du lac sans succès. Je l’ai regardé mourir sans rien faire, parce que j’étais pétrifiée à l’idée de mettre ma tête sous l’eau alors qu’elle était complètement noire. Et le dernier jour… » Kara eut un hoquet en se rappelant ce qui s’était passé. Le sol s’était littéralement effondré sous elle. Seule la réaction in extremis d’un instructeur l’avait sauvée d’une mort certaine. « Quand je suis rentrée à la maison, j’ai compris que l’image que je m’étais faite des canyons n’était en aucun cas le reflet de la réalité. Je ne m’étais jamais enfoncée profondément dans les terres, restant relativement proche d’un village alentour au cas où, assise à regarder et imaginer une vie parfaite et irréelle. Et c’est probablement pour ça que je n’ai pas lutté quand mes parents m’ont présenté mon fiancé. Parce que je n’avais plus rien à quoi me rattacher ».



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