Je suis né dans la région de Sterenn, dans un village près des montagnes. Ma famille, les Sylphren, possède un élevage caprin depuis plusieurs générations, dont nous revendons l’angora, le cachemire et le lait. Il arrivait parfois que des chèvres s’égarent, c’est ainsi que je me retrouvais à pister les bêtes avant de les ramener au troupeau, lorsque c’était possible. J’appréciais me retrouver dans la nature et outre le pistage des chèvres, j’entrepris d’élargir mon panel en suivant d’autres animaux et en les observant dans leur environnement en toute discrétion. Et mon oncle me donna quelques astuces puisqu’il était un chasseur expérimenté. Pister, crapahuter dans les montagnes avec les chèvres, observer les animaux rythmaient mon temps libre quand je n’étais pas à l’école. J’ai passé les quinze premières années de ma vie en Sterenn, baignant dans la culture du peuple de l’Air jusqu’à ma Cérémonie. Je n’y vis plus actuellement bien que je me déplace dans les différentes régions de par mon travail d’herboriste. Je vis à Dahud, pourtant je garde une certaine affection pour ma région natale et je garde un œil sur les évolutions de l’Ouest.

Ma famille élève des caprins, trois races pour la revente du cachemire, de l’angora et du lait. Cela nous permettait d’ assurer un niveau de vie correct aux différents membres. Je m’entendais bien avec ma famille, même si j’ai décidé de couper les ponts suite à ma Cérémonie. Ils savaient que je désirais voyager, pouvoir circuler comme bon me semblait. J’ai deux frères et deux sœurs, mais je suis le fils ainé, d’où certainement ce sentiment protecteur que j’éprouve pour eux. Mais certaines activités depuis que j’ai choisi de voler de mes propres ailes peuvent être dangereuses, alors je préfère leur épargner tout problème. C’est pour cela que j’ai changé de nom, nouveau départ, nouvelle identité. J’ai laissé derrière moi Elaniel Sylphren pour devenir Shawn Sawen.

En premier lieu, Gorka, pour la diversité de la faune et de la flore. J’avoue de la biosphère luminescente m‘intrigue fortement. Et comme c’est la région du peuple de la Terre, elle fut ma première destination depuis que j’ai été marqué par celle-ci. En fait, chaque région m’intéresse pour la nature qui la caractérise, néanmoins je ne suis pas un grand adepte des températures infernales de Sezni ni du froid glacial de Vainui. Je préfère les zones tempérées mais je considère qu’on peut apprendre de chaque peuple. Je me rends moins souvent en Sterenn, mais revoir ma région natale me met du baume au cœur et puis je prends discrètement des nouvelles de ma famille.

Alors ce n’est pas de la haine que j’approuve pour la Matière, plutôt une crainte, de la méfiance face à quelque chose que je ne comprends pas et qui sort des standards. Peut-être qu’elle disparaitra si j’apprends à le connaitre, mais encore faut-il que ce mystérieux élément existe bien. Les rumeurs courent sur de potentiels porteurs, mais je n’en ai pas rencontré pour l’instant. Sinon, je me méfie du Feu ou plutôt de leurs représentants, je les trouve un peu trop avides de pouvoir. Ils ont un dictateur à leur tête, généralement ce type de personne a des rêves de grandeur, j’espère simplement qu’il n’aura pas envie de conquérir la terre entière.

Mais pourrions-nous vivre sans feu ? En fait, pourrions-nous vivre sans l’un des quatre éléments ? Chacun a sa part à jouer dans l’équilibre de notre monde. Les Exempts peuvent vivre sans être affiliés, même s’ils sont relégués en bas de l’échelle. C’est une condition étrange, qui interpelle, comme les Matières, mais il doit y avoir une raison logique à leur existence.


Un secret ? Avoir participé à des chasses à l’homme en est-il un ? Disons que j’ai mis à profit mes compétences de pisteur pour aider un chasseur de prime. Le frisson de l’aventure, la fougue de la jeunesse. C’est également pour ça que j’ai changé d’identité. Mais je ne pense pas qu’on puisse considérer cela comme un secret indivulgable.

L’eau profonde. Je l’avoue, j’ai peur lorsque je me retrouver immerger sans parvenir à remonter à la surface. Je sais nager, mais je ne m’aventurerais pas en haute mer sans bonne raison, je préfère les zones peu profondes où j’ai pied.


Je suis herboriste, je me suis établi dans la région de Dahud bien que je circule encore entre les différentes régions pour étudier la flore, ainsi que la faune. Je m’occupe d’une petite échoppe à Lucrezia que j’alimente avec les multiples plantes que je ramène de mes voyages. Je dois cet engouement pour la flore à ma tante, car pour éviter que les chèvres tombent malades nous devions prêter attention à leur nourriture, et la nature regorge de plantes aux propriétés thérapeutiques ou nocives.
J’aide également un ami, éleveur de chevaux, dont j’ai fait la connaissance en retrouvant certaines de ses bêtes qui s’étaient échappées, voilà quelques années. Je m’entends bien avec ses chevaux, j’ai établi une relation de confiance avec certains d’entre eux, c’est pour cela que je l’aide dans son élevage qui se situe en périphérie de Lucrezia.

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Et bien tout dépendrait de la situation. Si je suis certain qu’il est innocent, je chercherai à m’interposer. Mais il faut aussi des preuves solides pour étayer cette innocence. Il faudrait que j’aie connaissance des éléments de l’affaire. Jusqu’à présent je n’ai pas été confronté à une mise à mort de cette nature.

Je pense que les quatre éléments pourraient vivre ensemble, on le voit bien dans la nature, même si on constate des séparations liés aux habitats. Mais une séparation peut être une forme de sécurité, il est rassurant de vivre avec des personnes partageant le même élément. Pas de suspicion ou d’incompréhension, car il existe tout de même un antagonisme entre certains éléments qui ne cohabitent pas bien ensemble. Il faut trouver un équilibre. Dahud est un exemple concret de la réussite de cette coexistence, donc une alternative pour ceux ne voulant pas vivre séparés, mais encore faut-il changer les mentalités des plus fondamentalistes pour l’étendre à l’ensemble du continent. En tout cas, la configuration actuelle permet à chacun de choisir entre vivre séparé ou bien vivre en communauté.

J’entends les rumeurs, je présume qu’il doit bien exister, mais je le prendrai en considération uniquement lorsque je constaterai par moi-même son existence.

Liberté et justice, deux concepts qui me tiennent à cœur, certes basiques mais je garde certainement une empreinte Air dans ma conception du monde. Etre libre comme l’air. Je considère que chacun doit pouvoir vivre sa vie comme il l’entend, néanmoins je ne prône pas l’anarchie, mais une liberté respectueuse des règles régissant la société. Il faut bien un minimum d’ordre dans nos existences. C’est pourquoi je ne suis pas un adepte de la dictature, ni de la suprématie d’un élément sur l’autre.

Ensuite la justice. Se montrer juste envers les autres, et faire en sorte que ceux contrevenant aux règles soient sanctionnés à la hauteur de leur faute. Je dirai presque œil pour œil, dent pour dent. La justice n’est pas forcément tendre, mais chacun doit assumer ses responsabilités et les conséquences de ses actes. Je ne suis pas pour l’injustice, mais elle existe et je dois composer avec.


Mes parents savaient que je souhaitais voyager, parcourir les terres d’Oranda, vivre ma vie. Je faisais déjà preuve d’une certaine indépendance dans ma jeunesse et c’était pour cela que je me rendis seul à ma Cérémonie. Quatre jours d’épreuve, j’étais surexcité à l’idée de m’y confronter. De plus j’étais persuadé d’être affilié à l’Air. Grimper sur les toits, sauter de l’un à l’autre… J’entrepris de mener à bien cette journée, mais cela faillit me coûter la vie. Je sentais que j’éprouvais des difficultés tandis que l’écart s’agrandissait mais cela ne m’empêcha pas de sauter. Et de chuter, me rattrapant in extremis au rebord d’une fenêtre, me fracturant quelques cotes en percutant la paroi. La douleur manqua me faire lâcher prise, mais je m’accrochais.

J’étais dégouté de ne pas avoir réussi l’épreuve de l’Air et ce fut remonté à bloc que je poursuivis en dépit de mes blessures. Le deuxième jour j’affrontai l’Eau et cela me conforta quant à mon malaise lorsque je suis immergé trop longtemps. Echec bien entendu comme pour l’épreuve du Feu qui me laissa plusieurs brûlures sur les membres. Mais j’étais borné et je continuais après des soins rudimentaires, considérant que j’aurai largement le temps de récupérer après la Cérémonie, si je m’en sortais vivant. Pendant quelques instants j’ai douté, craignant d’être un Exempt. Pourtant, il me restait une épreuve que je réussis, à mon grand étonnement. Marqué par la Terre… Un tournant dans mon existence et sur un coup de tête, j’ai décidé de vivre ma vie en quittant Sterenn. J’ai tout de même envoyé une lettre à ma famille pour les prévenir que je ne rentrerai pas.

Fort de ma détermination, j’ai entrepris de trouver ma voie. Les connaissances acquises auprès des différents membres de ma famille m’ont été utiles. J’ai rencontré Danyl, l’éleveur de chevaux quelques mois après, tandis que j’errai dans la région de Dahud. Outre le fait d’avoir retrouvé certaines de ces bêtes, j’ai travaillé quelques années pour lui avant d’avoir un passage en travaillant avec un chasseur de prime puis de m’orienter vers l’herboristerie. Ce fut dans la région de Gorka que je devins l’apprenti d’Aranel, une apothicaire Terre auprès de laquelle j’ai parfait mes connaissances. Elle est la propriétaire de la boutique de Lucrezia dans laquelle je travaille.



Parfois je me prête à rêver de grimper dans l’échelle sociale pour agir, avoir plus de pouvoirs, comme parfois j’imagine ce qu’aurait été ma vie si j’étais un Air.


Je souhaite avoir le niveau 4 car il est cohérent avec mon âge qui est de 30 ans et parce que j’ai décidé de maitriser cet élément qui s’est éveillé en moi, j’aurai fait de même si l’Air m’avait marqué..