On m’a dit que je suis née à Gorka, tout près de Bleuzeen. Je me prononce ainsi, car j’ignore la véritable identité de mes parents. J’ai été placé dans un refuge. Je n’ai pourtant pas baissé les bras. J’ai réussi à renverser la machine de la médiocrité pour faire de moi un homme bien. Cette région m’a accueilli sous son aile, et je me dois de la respecter. J’y ai passé une bonne partie de ma vie. J’ai décidé de la quitter depuis peu. J'ai été muté à Lucrezia. J’ai quitté Gorka tentant d'oublier un être cher pour essayer d'en retrouver un autre.

J’aimerais vous en parler. Dire que je partage une belle relation avec mes parents. Que j’ai une femme magnifique et des enfants formidables, mais ce serait vous mentir. Je n’ai rien de cela. Rien du tout. Tout simplement dû au fait que je ne connais pas mes parents. On m’a déposé dans un refuge et j’ai grandi auprès de gens qui n’ont pas souhaité mon existence. Je n’ai pas de femme ni d’enfants, car je passe ma vie à me consacrer à mon devoir sous une armure.

Si j’ai pu me rendre jusqu’ici, c’est une grande partie grâce à ma relation que j’ai avec Jackwen Dolm. Nous avons grandi ensemble dans ce refuge et fait les 400 coups. Par contre, j’ai dû intervenir souvent étant plus vieux afin de le protéger. Je le considère comme un frère. Je refuse de croire qu'il est mort. Il est dans un endroit essayant de retrouver la paix intérieurs. Je repasse souvent cet événement tragique dans ma tête me demandant si j’ai manqué à mon devoir.



Cela n’a pas été un moment des plus agréables, je dirais. Pour la seule et unique raison que j’utilise rarement mes dons. Ma débrouillardise m’a permis a apprendre à me défendre en utilisant la force mon esprit et de mes poings. Par la suite sont arrivés les techniques du maniement des armes. Avec Jackwen, nous avons eu la chance d’acquérir rapidement cette maîtrise pour faire de nous des soldats. Je sors mes dons qu’en dernier recours.



Je reste dans mon secteur, pour le moment. Mon esprit patriotique ne me permet pas d’aller au-delà de ma région. J’ai fait le serment et je me dois de le respecter. Protéger mon peuple et tous ceux qui s’aventurent dans la région. Et à vrai dire, je ne peux pas partir d’ici.

J'ai l’esprit tourmenté par l'absence de mon ami Jackwen. J’ai tenté de le retrouver pendant longtemps sans succès. Je me sens responsable et je me dois de prendre soin de lui après cette tragédie.

Et puis, mon coeur est attaché à une personne de cette région. Il ne m’appartient plus, désormais. L’idée de devoir la quitter m’effraie. Seulement, si c’est la solution pour apaiser ma souffrance de la voir aussi loin de moi , je vais devoir m’y soumettre.



J’ai peu de haine au fond de moi. Je ne juge pas. J’essaie d’apprendre, de comprendre.

Je ne comprends pas le fait d’entretenir une haine pour des gens que je ne connais pas. Pourquoi le fait-on d’ailleurs ? Parce qu’on ne sait pas. On ne sait rien d’eux. Plutôt de chercher à comprendre, on les fuit, on les déteste, car ils ne partagent pas nos théories, notre culture.

Je souhaiterais rencontrer l’un d’eux, un jour, et avoir la permission de m’asseoir et entretenir une conversation. Je suis sûre que j’aurais un échange fort agréable. Il me décrirait, sans doute, des voyages sur des terres encore inconnues. Avoir le privilège d’assimiler des aspects de notre monde que peu de gens savent.Nous ne prenons pas le temps de le faire, on ne regarde que nous-mêmes. Notre propre intérêt.

C’est pour cette question que ma réponse à votre question serait ceci: il s’agirait de mon propre élément: La Terre. La raison est simple: je connais ceux qui la dirigent depuis que je suis sous leur ordre. Je connais leur haine et leur force. Ce qu’ils sont prêts à faire pour obtenir ce qu’ils désirent.



• J’y étais, Jackwen. J’étais là quand cela s’est passé. J’étais à tes côtés essayant d’apaiser la tristesse, la rage qui t’habitaient à cette terrible nouvelle. J’ai pu te calmer, mais pas suffisamment puisque tu es parti sans prévenir qui que ce soit. Tu ne m’as donné aucun indice, aucune lettre; rien. Je croyais que tu serais là pour l’enterrer, mais non. Ta colère était plus forte que toi. J'ai tenté de te retrouver durant mes missions, mais sans succès.

Rien n’est plus pire que d’enterrer l’être qu’on aime...Les deux êtres qu’on aime...

Oui, ils étaient deux et c’est ce que je garde au plus profond de moi. Nous l'avons sauvé, Jackwen. Les autres membres du groupe et moi avons sauvé le petit le sortant de sa mère. L'enfant est en vie.

• J’aimerais tellement te toucher, pouvoir sentir ton odeur près de moi, sentir que tu es avec moi. Ne plus avoir cette crainte constante à ton sujet. Toujours me demander si tu es bien, en santé à Gorka. J’essaie de rester insensible quand on prononce ton nom, mais c’est difficile. J’arrive à contenir cette ardeur en moi en me remémorant ta musique. Les Dieux en sont tellement jaloux de ta beauté et ton talent qu’ils ont volé ta voix, mais j’arrive quand même à te comprendre. Il suffit de te regarder. Mais le faire me torture puisque cela me rappelle tu n’es pas mienne. Que tu appartiens à quelqu’un d’autre... Saskia Ruter.



Je n’ai pas pu faire autrement. Les Dieux avaient déjà tracé mon destin. Le désir de faire le bien autour de moi, faire de ma région un endroit calme et prospère. Après des années d’expérience en tant que Protecteur et de contrats à Gorka, je suis devenu Soldat de Dahud.


Elle n'aurait jamais commencé puisque je serais déjà intervenue. En aucun cas je ne laisserais un innocent subir un tel sort, qu'importe sa race. J'ai un devoir en tant que soldat. Je me dois de protéger les innocents de toute injustice quel qu'il soit. Oui, j'applique cette valeur au-delà des frontières. Sous ma cuirasse, je suis la même personne avec la même sensibilité auprès de mes semblables. C'est plus fort que moi. J'ose m'incruster dans des querelles et des bagarres. J'ai cette possibilité due à mes capacités et mon expérience. J'essaie de calmer le jeu avec persuasion ou lorsque c'est impossible, j'impose mon autorité à l'aide de mes armes ou mes dons. Certains diront que je suis complètement fou; que je risque de mourir à chaque intervention, mais je suis habité par cette soif de respect et de paix. J'ai vu de l'injustice depuis longtemps et cela ne peut plus continuer ainsi. Pas devant moi. De toute façon, il faut bien mourir un jour. Mieux vaut que cela se fasse en défendant nos convictions.

J'ai toujours le souhait caché de voir les différents éléments cohabiter dans le respect et dans la richesse des connaissances. Ce que nous pourrions apprendre des autres serait que positif et rendraient notre vie meilleure. Je ne vois que les bienfaits d'apprendre et comprendre. Comment peut-on juger les autres sans prendre le temps de les connaître ? Oui, je constate que cette haine est due par un refus catégorique de découvrir les autres cultures. On entend des ragots non fondés sur certains d'entre eux et cela est suffisant pour les voir se fermer à un peuple en entier. Cela me décourage. C’est peut-être de là ma soif de justice. Je refuse de participer à cette mentalité donnant une chance à l’autre de s’expliquer et me faire voir son point de vue.

Malheureusement, je vis en tant que soldat et mes supérieurs ne semblent pas de cet avis. Ce genre d’attitude est l’élément déclencheur de la haine, mais surtout de guerre.

Il m’arrive quelquefois de vouloir les contredire, mais j’hésite ne voulant pas mettre ma carrière et mes amitiés en jeu. Devrais-je continuer de faire attention ou aller au-delà de ce mur et faire valoir mon opinion ?

J’y crois. Le monde est vaste et peut nous réserver des surprises. Je ne serais pas surpris de rencontrer un peuple ayant une intelligence, des maîtrises différentes des nôtres.


Le sens du devoir. Je n’ai que cela. Je me bats. Je me bats et vis tous les jours dans le but de servir mon prochain et m’assurer son bien-être. Je ne cherche pas la célébrité ou la richesse. Non. J’ai simplement besoin de voir des sourires, d’entendre des enfants rirent et goûter la satisfaction d’accomplir ce qui est bien. Voir cette harmonie et souhaiter qu’elle prospère, même si cela entraîne des sacrifices de ma part.

Je souhaite le bonheur des autres m’empêchant de l’être moi-même. Par contre, mon bonheur est si près de moi, mais je ne peux pas l’atteindre.

Je suis moi-même victime de cette injustice auquel je me bats contre. Si seulement j’avais un nom, une meilleure réputation ou peut-être des terres, les choses seraient totalement différentes. Il n’aurait pas de frontière entre nous. Je serais avec elle...


Le soleil vient de faire son apparition. Je suis tellement heureux de voir la nature m’accompagner en cette belle matinée. Elle doit se douter de quelques choses pour me voir aussi excité. Rares sont ces matins où je me lève le sourire aux lèvres. J’aime ma vie, ce que je suis devenue, nul n’est la question. C’est seulement que je ne suis aucunement un être qui apprécie les matins. La plupart du temps couché très tard la veille, j’ai du mal à apprécier l’arrivée du soleil sur mon visage épuisé. Je n’ai pas eu le temps de m’étendre qu’il faut demander à mon corps de me redresser et commencer une nouvelle journée.

Mais cette fois, je me suis levé avant que le soleil se pointe. Je ne veux pas perdre un seul instant de ma matinée. Je veux être prêt. Prêt à la voir, à l’accueillir.

Je sais qu’elle va venir. Elle vient presque à toutes les 20 lunes. Elle vient faire des achats. Des produits que l’on offre sont les meilleurs. Les fruits, les légumes et les épices. Il y a des artisans également. Par contre, je me suis arrêté au marchand de fleurs. Le premier arrivé, le premier servi. J’ai sélectionné les plus belles de toutes pour en faire un bouquet. Malheureusement, je suis plus habile à manoeuvrer une épée qu’un bouquet. Mon coeur rempli de joie, je fixe ces couleurs magnifiques devant moi. Que dire de l’odeur enivrante qu’elles procurent ?

Je suis amoureux. Amoureux d’une femme que je connais à peine. Elle s’était arrêté tout près de mon cheval, hésitante à traverser. C’est son regard qui m’a chaviré en premier. Ses yeux sont ensorcelés et ensorcelants, ignorant s’ils sont verts, gris ou dorées. Sa longue chevelure de couleur blé caressait son doux visage. J’étais déjà jaloux de ce vent qui avait osé la toucher sans demander sa permission. Puis elle ma souri comme si elle me demandait une approbation pour passer. Des lèvres si pulpeuses et attirantes.

J’en ai presque perdu l’équilibre sur mon cheval. Elle a traversé le chemin devant moi. Complètement frappé par sa beauté, je l’ai laissé filer devant moi sans pouvoir dire le moindre mot. Je n’ai que souri comme un véritable idiot. Heureusement, au fil de ses visites, j’ai pu étoffer mon vocabulaire..., mais la plupart du temps, nous nous faisons que nous regarder. J’arrive à la comprendre, à ressentir, vivre...

Elle se présente depuis plus d’un an déjà dans notre ville et je ne peux plus l’ignorer.

J’avais ce bouquet entre les mains marchant vers l’entrée du marché...

Et c’est ainsi que tout a basculé...

Je l’ai vu elle, mais elle avec lui.

Elle n’était pas seule. Elle était accompagnée. Accompagné d’un homme dont elle tenait la main, le sourire aux lèvres...

J’étais sous le choc. Heureusement que mon corps à des réflexes pour me permettre de me cacher derrière un kiosque. Je l’observais. Je l’espionnais....

Cet homme, son fiancé...

Non, je ne peux plus l’ignorer. Mon coeur ne cesse de me rappeler ce que je suis. Je suis un homme amoureux d’une femme qui m’est inaccessible. J’ai tenté de tout empêcher. Je me suis même engagé comme Protecteur personnel du Président dans le but de la ramener près de moi, de ne pas écouter cette destinée, mais celle avec moi.

Elle a refusé... Je n’avais rien à lui offrir : pas de nom, pas d’argent, aucune réputation. Seulement mon coeur...

Je n’ai pas pu rester si près d’elle. Il me fallait de l’air... Une nouvelle encre pour m’accrocher.

Je suis partie à Dahud, reprendre le contrôle sur moi et me centrer sur l'essentiel.


J’ai contacté Jackwen et Saskia afin d’approuver leur lien avec moi. J’aimerais en faire autant pour Kalen, mais je veux respecter sa demande d’absence et ne pas le déranger à ce sujet.


Je souhaite avoir le niveau 6, car il est cohérent avec mon âge qui est de 45 ans et parce que c’est un soldat donc, il s’est servi de ses dons à quelques reprises, mais pas régulièrement.