+ Quelle est ta région d'origine ? Y es-tu encore ?
Aewen a vécu dans la région de Vainui jusqu'à la cérémonie qui lui a fait découvrir son élément : la Terre. Elle a du quitter le village de Brynjolf pour rejoindre Gorka, sa nouvelle destinée.
Elle habite à Bleuzenn, depuis seize ans, dans une petite cabane végétale construite dans un chêne. Elle n'est pas très grande et une grande partie de la pièce est réservée à ses ingrédients pour concocter ses remèdes. Elle vit avec son compagnon à quatre pattes, un renard qui la suit partout et qu'elle a prénommé Furtif.
La rouquine aime sa région d'origine. Elle se souvient des parties de pêche avec son père même si elle mangeait uniquement des légumes et des féculents. Elle ne regrette pas le temps, elle a toujours eu du mal avec le froid. Et pourtant, elle mettait des couches de vêtements pour pouvoir aller contempler les ours polaires.
+ Parle-moi de ta famille, et de ton lien avec elle.
Elle est le fruit d'un mariage heureux entre Aliénora musicienne et Caileb apothicaire, tous deux possédant le pouvoir de l'eau. Elle n'a pas connu sa mère qui est morte en la mettant au monde. Son père l'a élevé avec beaucoup d'amour, il lui a transmis la passion de son métier et lui a appris à pêcher, à dessiner et à compléter son grimoire d'herboristerie. Aewen joue du luth comme sa mère et cet instrument de musique est l'un de ses biens les plus précieux comme il lui appartenait.
Il s'est remarié quand elle avait douze ans et il a eu un fils avec sa nouvelle épouse. Elle a beaucoup pleuré quand elle a compris qu'elle devait quitter la demeure familiale pour rejoindre la région de l'est.
Ils se sont fait une promesse de se retrouver à Lucrezia à leurs anniversaires et les jours de fête. Ces dates étaient sacrées et jamais, elle ne manqua un rendez-vous avec lui. Il ignore que sa fille a eu un enfant. Elle n'a pas eu le courage de lui dire, elle avait trop honte.
+ Si tu pouvais aller dans une autre région d'Oranda, où irais-tu et pourquoi ?
Aewen connaît déjà deux régions : celle du Nord et de l'Est. Elle serait ravie de visiter les deux autres. Elle pourrait ainsi enrichir ses connaissances et trouver de nouveaux remèdes à proposer à sa clientèle.
Sezri, une tentation car elle n'a jamais vu le désert même si elle ne pense pas pouvoir supporter les températures de cette région. Sa peau opaline brûlerait. Cette région possède aussi une savane et elle aimerait découvrir les animaux qui la peuplent.
Sterenn, la région des oiseaux, des montagnes, elle aimerait contempler le paysage et le vol des rapaces dans le ciel. On doit se sentir si petit à cette hauteur.
+ Quel est l'élément dont tu te méfies au plus haut point ? Pourquoi ?
La rouquine se méfie de l'élément Feu. Tout simplement car il peut détruire toute vie. Qui pourrait empêcher ce peuple de brûler toutes les forêts de Gorka et de Vainui ? Et elle en fait des cauchemars, elle sent la fumée, entend les cris d'agonie des animaux qui les peuplent et elle se sent impuissante, elle ne peut les sauver. Elle se réveille en pleurant et elle appelle son animal de compagnie affolée. Il vient la rejoindre et elle peut le câliner pour se rassurer que rien n'est arrivé.
Une autre chose la révolte dans cette société, la place de la femme. Elles ne sont pas considérées car elles sont trop émotives. Leur opinion n'a aucune valeur. Elles sont écartées du pouvoir comme si elle étaient incapable de penser. Elles sont muselées et cantonnées à effectuer des tâches subalternes. Elles sont les victimes de mariages arrangés. A croire que leur seule valeur est d'enfanter. Jamais, elle n'aurait accepté d'y vivre et elle remerciait Tarlyn de l'avoir béni et choisi.
Il n'y a aucune solidarité. Ils n'aident pas les plus faibles et les laissent de côté. Ils n'ont aucune empathie, aucune bienveillance. La loi du plus fort règne.
+ As-tu un secret ? Un secret dont personne ne devrait en entendre parler ?
Aewen a eu un enfant à l'âge de 19 ans. Elle ne sentait pas capable de l'élever alors elle a fait adopter sa fille par un couple habitant à Bleuzenn qui avait accepté de l'appeler Alienora. Elle pouvait ainsi la voir grandir et s'épanouir. La chevelure de l'adolescente était couleur feu et elle avait les yeux de son père. Sa mère biologique lui avait fait un autre cadeau, une tâche de naissance en forme de lune sur son omoplate gauche comme la sienne.
Que dire du père ? Une rencontre à Lucrezia, un simple échange de regard, des papillons dans le ventre, une merveilleuse nuit puis un réveil douloureux, son amant avait pris la fuite.
+ Quel est ton rôle au sein de ta région ?
Aewen est apothicaire. Son père lui a appris à faire des remèdes et lui a appris les vertus médicinales des plantes de Vainui. A son arrivée à Bleuzenn, elle a été l'apprentie d'un apothicaire et Aoden lui a transmis toutes ses connaisances. Son mentor lui a donné le goût d'inventer de nouveaux médicaments en mêlant des plantes originaires d'autres régions. Durant ses escapades à Lucrezia, elle passe beaucoup de temps au marché pour trouver de nouveaux ingrédients végétals et des livres expliquant leurs particularités.
+ Si tu devais assister à une mise à mort injuste qui mettrait en danger un innocent, que ferais-tu ?
Aewen voit cette exécution. Elle est choquée par cette violence. Ses poings se serrent et ses yeux lancent des éclairs. Elle aimerait avoir la force de s'interposer en se mettant devant l'innocent mais ses pieds refusent de la porter. Elle n'est pas assez courageuse, elle a peur des représailles. Elle ne peut retenir un cri :
Non, il est innocent ! Elle sent les regards des présents sur elle et elle fuit.
+ Que penses-tu de la séparation entre les éléments ? Crois-tu que cela est normal, ou contre-nature ?
Cette question est délicate car pour une fois, elle n'a pas un avis tranché. Elle trouve dommage que celles et ceux qui ont du changer de région après la cérémonie ne puissent plus retourner voir leur famille. Elle aimerait pouvoir passer du temps avec son père et voir grandir son demi-frère.
Elle sait que c'est impossible surtout avec les évènements récents qui ont envenimé les relations entre les clans. Il est important de protéger les frontières et l'indépendance de Gorka.
Elle ne voudrait pas non plus que les idées rétrogrades de la région du feu contaminent les autres régions.
+ Crois-tu en l'existence de l'élément Matière ?
Elle a entendu cette légende et elle se demande si elle est vraie. Elle essaye à chacun de ses séjours à Lucrezia d'en apprendre plus sur cet élément "matière". Mais il est difficile d'obtenir des informations mais elle ne perd pas espoir de débusquer des preuves de son existence.
+ Si tu devais défendre quelque chose, une idée, un concept, une valeur ? Et si tu devais t'opposer à quelque chose ?
Aewen ne supporte pas les inégalités entre les hommes et les femmes. Les deux sont égaux. Ils ont les mêmes capacités intellectuelles. Les femmes peuvent prétendre aux plus hauts postes au sein de leur gouvernement. Elles ne sont pas que des épouses et des mères.
Il est difficile de trouver sa moitié, celle qui vous permetta de connaître le bonheur, de vous faire rire, de vous soutenir, de vous compléter tout simplement. Alors, elle soutient le droit d'aimer et de construire un foyer. Le rang, le sexe, les origines ne comptent pas quand le coeur décide de chanter.
L'esclavage la répugne un peu, mais elle y a recourt comme tout un chacun lorsque les tâches se font trop pesantes. Elle compense sa répulsion par de la bienveillance, et les traite avec plus de prévenance que la plupart des citoyens, s'excusant ainsi devant sa conscience de recourir à leurs services. Et puis après tout, il y a tout de même des lois pour les protéger, non ? Ils ne sont pas si mal lotis ?
La liberté d'expression est primordiale pour elle et elle estime qu'elle ne doit pas peser ses mots et toujours se montrer franche. Il est enrichissant de rencontrer des interlocuteurs ne partageant pas les mêmes opinions. Les échanges, les débats qui peuvent devenir houleux, permettent de nous ouvrir les yeux et de nous faire grandir. Elle aura du mal à accepter le raisonnement et les arguments d'autrui et se montrera agressive mais au bout de quelques jours de reflexion, elle pourra admettre son erreur.
Une valeur se détache des autres : la Justice. Chacun a droit à un procès équitable et d'être représenté par un avocat intègre.
+ Si tu devais me raconter un événement du passé...
Mon père me parlait souvent de ma mère et me montrait les portraits qu'il avait fait d'elle. Il disait toujours que ses oeuvres n'étaient pas à la hauteur de sa Muse. Elle était très belle et j'aurais tellement aimé la connaître. Il n'arrêtait pas de me répéter à quel point, je lui ressemblais. Une marque de naissance me liait à elle, une petite lune sur mon omoplate gauche et j'ignorais à l'époque que je la transmettrais à mon tour.
Il conservait toutes ses affaires dans un coffre. Je n'avais jamais osé l'ouvrir avant ce jour, je venais de fêter mes douze ans et une femme, Maëllana allait prendre sa place dans la vie de mon père. Je comprenais qu'il puisse refaire sa vie mais j'avais peur qu'il ne l'oublie.
Je me faufilais dans leur chambre, un sanctuaire lui rendant hommage. Mon regard noisette embrassa la pièce et s'arrêta sur son luth. Il ne me permettrait pas de l'utiliser avant que je ne devienne une virtuose de cet instrument mais je doutais d'y arriver un jour.
Mes pas me guidèrent vers le coffre aux trésors, je me mis à genoux avant de l'ouvrir. Première trouvaille, sa robe de mariage, je la pris délicatement, imaginant le bonheur qu'elle avait du ressentir quand elle s'était unie à son âme soeur. Je n'y arrivais pas, j'étais bien trop jeune pour avoir connu les affres de l'amour. Je la posais par terre pour poursuivre mes recherches. Des rouleaux de parchemins, curieuse j'en déroulais un et j'esquissais un sourire. Elle avait écrit de la musique. Je me promis de m'entraîner pour pouvoir l'interpréter devant mon paternel bien aimé.
Mon père arriva derrière moi sans faire le moindre bruit ou peut-être que j'étais trop perdue dans mes pensées pour l'entendre au moment où je prenais un petit sachet. Il me fit sursauter quand il prit la parole :
- Aewen, ce présent est pour toi. Je devais attendre la cérémonie pour te l'offrir mais j'aimerais que tu le portes. Ouvre-le.Je retirais maladroitement le ruban puis je versais le contenu du sachet dans la paume de ma main. Un simple cordon de coton tressé bleu nuit avec un pendentif en cristal en forme de lune. Un petit mot où elle avait écrit :
Reste toujours toi-même et n'oublie jamais d'où tu viens. Je t'aime. Maman.Des larmes roulèrent sur mes joues et sans prononcer un mot, il m'aida à le mettre et quitta la pièce pour me laisser seule avec mes émotions.
+ Quel est l'impact des récents événements sur ta vie ?
L'assassinat de Osrian Thenkar a rendu encore plus difficile les relations avec les autres régions. Des représailles s'annoncent. Doit-elle se méfier du clan de l'Air ? Est-ce qu'ils ont vraiment prémédité ce meurtre ?
Elle se doit d'être loyale à Gorka mais elle a peur pour sa famille restée à Vainui. Peut-elle encore la voir ? Et si elle est contrôlée à Lucrezia, est-ce que son tatouage de la terre sera préjudiciable pour son père ?
Elle s'interroge sur les cataclysmes touchant toutes les régions des éléments. Est-ce que les divinités les punissent car elles refusent de s'allier ? Elle n'a pas oublié que seul Dahud a été épargné et il est le symbôle du multiculturalisme.
Sa belle forêt décimée, sa plus grand hantise réalisée, ces animaux innocents massacrés, elle veut comprendre les raisons qui ont poussé les divinités à commettre cette atrocité.
+ Une dernière chose...
Non, RAS
+ Et enfin, pour ce qui est du niveau de ton personnage :
Je souhaite avoir le niveau 4 car il est cohérent avec mon âge qui est de 32 ans et parce que j'ai toujours eu un feeling avec les animaux depuis mon enfance et que j'ai choisi d'être végétalienne.