J'ai rien fait, je suis innocente ! ■ Klaus

J'ai rien fait, je suis innocente !

Klaus Rishbor  & Úna Wylkir

Úna erre dans les rues de la ville, voulant simplement se dégourdir les jambes après une autre représentation. Les rues sont animées, mais pas trop. C'est un peu plus vide depuis que la température s'est calmée ailleurs et que les habitants ne cherchent plus la protection de Lucrezia, endroit épargné.
Cela se voit un peu dans ce qu'ils reçoivent après leur spectacle, mais c'est comme avant, ils ont juste été un peu plus chanceux durant quelque temps.
Même elle assez attachée à l'argent peut le comprendre. Moins de personnes, moins de montant. C'est logique. Et cela permet de moins se marcher sur les pieds, ce qui est très bien aussi. Besoins contradictoires de sa part, entre celui d'argent et celui de ne pas rencontrer trop de personnes. Enfin, de leur parler surtout. Elle sait rarement quoi leur dire et les trouve souvent ennuyant. Sauf quand elles ont la bourse bien garnie.
Alors qu'elle marche, elle voit un homme qui court, poursuivi par des gardes. Elle se tasse pour les laisser passer, ne voulant pas se faire marcher sur les pieds lorsqu'il lui lance elle ne sait quoi. Par réflexe, elle attrape le colis. Elle ne sait pas qui il est, encore moins ce que c'est. Elle l'a juste attrapé, sans y penser. Puis, elle entend qu'on doit l'attraper. Elle ne sait même pas pourquoi elle se met à courir, elle n'a rien à se reprocher, mais elle le fait, se disant qu'elle a été bien stupide d'attraper ce qu'elle a à présent dans les bras. Elle se fait suivre rapidement. Alors, elle suit l'homme qui a lui lancé le paquet, dans le vague espoir de lui redonner.
Après quelques minutes, elle risque un regard en arrière pour voir où ils sont rendus. Lorsqu'elle regarde en avant pour vérifier où est l'autre, elle ne le voit plus. Elle va devoir improviser, elle n'a pas trop le choix. Ils ne se sont pas rendus compte qu'elle est seule et elle ne veut pas prendre la chance de s'arrêter pour leur dire. Elle se faufile, elle court, mais on ne la lâche pas. Ils sont de moins en moins nombreux par contre. En espérant que ce soit parce qu'ils ne sont pas tous aussi en forme qu'elle et non pas parce qu'ils vont essayer de passer ailleurs pour la couper.
Elle se dit qu'elle aurait dû attacher ses cheveux, ils doivent bien se faire remarquer à flotter derrière elle, longs comme ils sont. Elle ne pouvait pas prévoir cela. Si cela avait été le cas, elle n'aurait pas été dans ce coin pour se balader.
Elle ne connait pas très bien cette partie de Lucrezia, elle se dirige donc au hasard dans les rues, sans trop savoir où elle va exactement. Ce qui ne lui porte pas chance. Elle arrive dans une ruelle où il n'y a pas de sorties à part l'endroit où elle vient de passer. Il y a des murs de différentes bâtisses qui l'entourent.
Elle lâche ce qu'elle a dans les mains, ce qu'elle aurait dû faire bien avant (qu'elle n'aurait même pas dû prendre dans ses mains en premier lieu), afin de commencer à grimper et rejoindre les toits. Elle ne devrait avoir aucun problème à faire cela, elle le fait régulièrement. Surtout quand il y a beaucoup de monde dans les rues et qu’elle veut éviter de se faire bousculer de partout. Ou juste quand elle veut continuer de pratiquer son équilibre. Ou quand elle veut fuir des personnes avec des mains un peu trop baladeuses à son goût. Ou des soldats, ce qui est une première dont elle se serait bien passée.
On l'a vu, elle entend un cri, on entre dans la ruelle et elle se dépêche. Une fois sur les toits, elle va être sauve. À moins qu'ils se contentent du colis qu'elle a laissé par terre. C'est lui le plus important non ?